La comparution de Dadis Camara a été reportée
6 décembre 2022Dans une déclaration fleuve à la barre, l’ancien aide de camp du capitaine Moussa Dadis Camara, est revenu sur plusieurs actions qui ont favorisé le massacre au stade de Conakry. Ces dysfonctionnements ont eu lieu pendant la présidence à l’époque de Dadis Camara en passant par le recrutement de miliciens à Kaléya, une localité situé dans la ville de Forécariah à 100 kilomètres de Conakry, Toumba Diakité a chargé Moussa Dadis Camara.
Selon "Toumba", plusieurs militaires ont été reçus la veille de la manifestation du 28 septembre 2009 au camp Alpha Yaya Diallo, siège de la junte pendant la transition de 2009. Maître Yomba Kourouma, un des avocats de Toumba, soutient la présence des milices au stade, le jour du massacre. Il explique que "toutes les douleurs, tous les ressentis que le peuple a maintenant, le peuple endolori dans son corps et son âme et dans sa souveraineté, c’est le fait de Kaléya. Dadis, assoiffé de pouvoir, nous le démontrerons, a fait fi de son armée nationale pour se constituer une milice faite de personnes recrutées, même des artisans qui ne voulaient pas abandonner leur art".
Dissuasion
À la barre depuis deux semaines, l’accusé Claude Pivi, à l'époque ministre à la présidence chargé de la sécurité présidentielle, ne confirme pas cette accusation de Toumba Diakité. Claude Pivi affirme par ailleurs avoir voulu arrêter "Toumba" Diakité et Marcel Guilavogui. Cet autre accusé, selon des informations, était au stade ce jour-là avec d'autres militaires. Mais il dit avoir été dissuadé par le capitaine Moussa Dadis Camara. Ce qui fait dire à Maître Fodé Kaba que "Toumba" est allé dans tous les sens lors de son interrogatoire devant la cour criminelle.
"Nous sommes en train d’édifier le tribunal sur les faits dans leur exactitude, nous, nous apportons un contre interrogatoire. Il a appris du côté de Bambeto qu’il y avait eu ce massacre au stade du 28 septembre, que les militaires auraient ouvert le feu sur des manifestants, c’est la raison pour laquelle Claude Pivi s’est dirigé au camp", soutient Maître Fodé Kaba.
Vivement attendu à la barre ce lundi (05.12), l’ancien président de la transition, Moussa Dadis Camara s’est excusé, évoquant des raisons de santé. Sa comparution n'aura duré que sept petites minutes. Le procès reprend le 12 décembre avec un Moussa Dadis Camara en meilleure santé.