Haut Karabakh: quand un conflit ancien ressurgit
28 septembre 2020Les combats ont repris hier dans la province azerbaïdjanaise du Haut Karabakh. Des séparatistes, soutenus par l’Arménie, affrontent l’armée d’Azerbaïdjan.
L’Onu craint qu’une guerre ouverte n’éclate entre ces deux pays.
Des plaies mal refermées
Au cœur du différend : un conflit territorial entre les deux ex-républiques soviétiques que sont l’Azerbaïdjan et l’Arménie.Car la province séparatiste du Nagorny Karabakh – ou Haut Karabakh – s’est autoproclamée indépendante en 1991. Mais pour Bakou, elle est toujours rattachée à l’Azerbaïdjan, bien que peuplée à majorité d’Arméniens.
Une guerre opposant les deux pays a déjà fait plus de 30.000 morts entre 1988 et 1994. Depuis, aucun traité de paix n’a été signé, juste une trêve. Des combats avaient éclaté aussi en 2016.
D’où la crainte d’une reprise du conflit, aux confins de la Géorgie, de la Russie, de la Turquie, de l’Iran.
La Turquie dans le jeu
En Arménie, le Premier ministre a décrété la "mobilisation générale" et l’instauration de la "loi martiale". Il annonce une "guerre d’envergure" qui pourrait dépasser le Caucase.
Même ton belliqueux du côté du président de la région séparatiste, Arayik Harutyunyan, allié de l’Arménie et qui accuse directement Ankara de soutenir le camp adverse…
"Il n’y pas que l’Azerbaïdjan, il y a aussi la Turquie qui est en guerre contre nous. Ils utilisent des armes modernes et les mêmes munitions que l’armée turque, ses drones et ses avions de chasse. Il y a aussi des unités militaires turques, y compris des mercenaires de différents pays."
L’Azerbaïdjan n’est pas en reste. Et le ministère de la Défense riposte par "une contre-offensive sur toute la ligne de front".
Les bilans des victimes communiqués de part et d’autres sont difficiles à vérifier.
Les réactions internationales
La Turquie dément avoir envoyé certains de ses soldats stationnés en Syrie en renfort dans le Haut Karabakh.
La Turquie, alliée de l’Azerbaïdjan, donc, qui est la seule à ne pas tenter de calmer le jeu. Recep Tayyip Erdogan, le président turc a même déclaré ce lundi après-midi qu'il était "temps de régler la crise au Haut Karabakh".
La Russie se pose en arbitre, Vladimir Poutine appelle à un cessez-le-feu… même si la Russie vend des armes aux deux parties en lice.
L’Onu ainsi que toutes les puissances à la fois de la région, comme la Russie, donc, ou l’Iran, et internationales comme les Etats-Unis ou la France qui avaient tenté une médiation en 2010 avec Moscou au sein du Groupe de Minsk, ou encore l’Union européenne, appellent à une cessation immédiate des hostilités.