Kamala Harris, la candidate qui prône la réconciliation
5 novembre 2024A quelques jours de l'élection présidentielle américaine du 5 novembre, la campagne électorale, inédite dans la politique américaine, se caractérise, dans ses derniers instants, par une course extrêmement serrée dans les sondages entre Donald Trump, qui vise un second mandat, et Kamala Harris, arrivée au pied levé après le retrait de Joe Biden.
A 60 ans, elle pourrait plus que jamais consacrer son statut de pionnière en politique américaine, en devenant la première femme et la première femme noire à accéder à la plus haute fonction politique aux Etats-Unis.
"We did it, Joe", disait-t-elle, il y a quatre ans, lorsqu’elle était déjà devenue la première femme afro-américaine et d’origine indienne vice-présidente du pays avec l’élection de Joe Biden.
Avant cela, elle a aussi été la première femme et la première personne noire à être élue au poste de procureure générale de Californie. Elle a dirigé le service judiciaire de l’Etat le plus peuplé du pays pendant deux mandats, avant de devenir sénatrice en 2017.
"Ma mère me disait souvent : Kamala, tu seras peut-être la première à accomplir de nombreuses choses. Assure-toi de ne pas être la dernière", lui répétait sa mère indienne, une biologiste et oncologue, immigrée aux Etats-Unis, tout comme son père jamaïcain, un professeur d’économie.
La comparaison avec Barack Obama
Kamala Harris est née en 1964 à Oakland, en Californie. Enfant, elle accompagnait déjà ses parents lors des marches pour les droits civiques. Un vécu de militante sur lequel elle ne manque pas d’insister.
La démocrate est diplômée en sciences politiques de l’Université d’Howard de Washington, fondée pour accueillir les étudiants afro-américains pendant la ségrégation, avant de suivre des études de droit à l’université de Californie.
Son parcours est souvent comparé à celui de Barack Obama, lui aussi ancien étudiant en droit, né d’un père d’origine kényane, et premier président noir des Etats-Unis.
Pendant la campagne électorale éclair, entamée après le désistement de Joe Biden, Kamala Harris s’est présentée comme la candidate des classes moyennes, fustigeant Donald Trump qu’elle accuse d’être le candidat des riches.
Plus largement, elle se veut la candidate du rassemblement, avec une rhétorique de réconciliation dans un pays extrêmement divisé.
Changement générationnel
Elle promet une politique de fermeté face à l’immigration illégale à la frontière sud des Etats-Unis, une thématique poussée par le camp républicain et qui a pris beaucoup de place dans la campagne.
Sur les questions de société, Kamala Harris a toujours fait partie de l’aile la plus libérale dans le camp démocrate. Elle défend le mariage pour tous et le droit à l’avortement.
Sur l’environnement, le programme est plutôt flou, si ce n’est qu’elle ne compte pas interdire le "fracking", c’est-à-dire la fracturation hydraulique pour extraire des hydrocarbures et qui est très critiquée par les défenseurs de l’environnement.
Enfin, en politique extérieure, la candidate a promis qu'elle se tiendrait fermement aux côtés de l'Ukraine et de l’Otan. Concernant le Proche-Orient, elle soutient le droit d'Israël "à se défendre", tout en déplorant le grand nombre de civils palestiniens tués pendant la guerre menée par Israël contre le Hamas.
A 60 ans, Kamala Harris veut représenter un changement de génération à la Maison Blanche, alors que Donald Trump est âgé de 78 ans, et que Joe Biden, aujourd’hui le plus vieux président de l’histoire américaine, aura 82 ans quand il quittera ses fonctions.