Kasaï : quatre ans après la mort du chef de Kamuina Nsapu
12 août 2020Suite à la mort du chef traditionnel Jean-Prince Mpandi, des violences avaient éclaté le mois suivant dans la région du Kasaï entre les partisans de Kamuina Nsapu et les forces de sécurité, faisant plus de 3.000 morts et plusieurs dizaines de déplacés.
Au plus fort de l'insurrection, entre 2016 et 2017, les forces armées de la RDC avaient mené des opérations de traque des miliciens dans certains villages considérés comme des bastions de la secte.
Des rapports de plusieurs ONG ont fait état de massacres de populations civiles assimilées aux miliciens. Aujourd’hui, le calme est revenu dans la région mais le problème n’est pas réglé, estime Pius Mbwess, enseignant-chercheur et acteur de la société civile en RDC.
Depuis les massacres de 2016 au Kasaï, des défenseurs des droits de l’homme et des acteurs de la société civile exigent que les auteurs de ces massacres soient traduits devant les tribunaux.
Des suspects arrêtés
De son côté, une commission rogatoire du parquet militaire du Kasaï-central a chargé le parquet du Nord-Kivu d'interroger seize officiers déployés dans le Nord-Kivu et en Ituri sur leur participation présumée à des massacres commis dans le Kasaï-central.
Après des interrogatoires, sept militaires parmi ces officiers et un policier ont été mis aux arrêts le 22 juillet 2020.
Les massacres ont été commis à Tshimbulu, Kananga - chef-lieu du Kasaï-central - et Kamuina Nsapu.
Ces officiers sont accusés d'avoir doté des militaires de tenues de policiers, dirigé directement les opérations contre les civils et dissimulé des cadavres dans des fosses communes.
Deux experts de l'Onu, la Suédoise Zaida Catalan et l'Américain Michael Sharp, qui enquêtaient sur l'existence des fosses communes au Kasaï, avaient été également tués dans cette région.