La misère en Ituri s'invite dans la presse allemande
21 juin 2019"Les villages brûlent en Ituri, la période de repos est terminée au Congo". Voilà comment la Tageszeitung revient sur les nouvelles violences dans la région en République démocratique du Congo (RDC) cette semaine. Le quotidien berlinois raconte la misère sur place. "Dans le disctrict de l'église de Drodo, 30.000 personnes sont concernées", assure un prêtre. Il raconte l'absence d'aide, de médicaments, le manque d'hygiène ... "On est coupé du monde", déplore l'homme d'église.
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Conflit entre Kabila et Tshisekedi
Pour le journal, qui cite des observateurs congolais, ces violences n'arrivent pas par hasard. "Elles coïncident avec l'échec des efforts pour prendre un nouveau départ politique dans l'ensemble de la RDC, après l'élection deFélix Tshisekedi en décembre 2018", écrit la Taz. "Chaque fois que le camp Tshisekedi prend une décision sans demander son avis au camp Kabila, il y a un conflit". Le journal critique les blocages, l'absence de gouvernement alors que les vacances parlementaires débutent.
La TAZ rapporte même que l'armée se serait retirée juste avant les massacres dans la zone, rappelant le scénario de la guerre sur place il y a 20 ans déjà. "Existe-t-il encore un Etat ?", interroge un membre de la société civile congolaise dans le journal. Une phrase qui sonne comme un appel au secours.
La Tanzanie réclame ses biens à l'Allemagne
Dans la presse aussi, des nouvelles des débats sur la restitution des biens pillés à l'Afrique par les anciennes puissances coloniales européennes. Des débats toujours plus nombreux. "Cette fois des Etats comme la Tanzanie veulent récupérer aussi des pièces d'histoire naturelle des musées", raconte la Süddeutsche Zeitung.
En l'occurrence ici il est question d'os, de dinosaures. "Des pièces si grosses parfois, qu'une personne seule ne peut pas les porter", écrit le journal. "Des pièces rapportées de l'ancienne Afrique orientale allemande", qui s'étend sur les territoires actuels du Burundi, du Rwanda ou de la Tanzanie. La Tanzanie demande donc le retour de ces pièces.
Et l'Allemagne n'est pas la seule à devoir répondre à des telles demandes. "Le musée d'histoire naturelle de Londres a reçu trois demandes concrètes de rapatriement d'Afrique", rapporte la Süddeutsche. Le quotidien de Munich raconte les difficultés de ce genre de demandes. Les recherches et les négociations prennent beaucoup de temps. "Même les chercheurs africains mettent beaucoup de temps à obtenir des visas pour faire leurs recherches en Europe", souligne le quotidien. Qui se veut plus positif sur la fin. "Peut-être qu'à un moment donné, le musée de Berlin devra retirer au moins une partie des ossements originaux de sa cave et les rendre à l'Afrique."
Coopération avec l'Allemagne pour augmenter les rendements agricoles
Une histoire plus positive dans la presse allemande. Cela se passe en Zambie, où BayWa, une entreprise allemande de distribution de matériel agricole et de construction s'est installée. L'histoire est racontée par la Frankfurter Allgemeine Zeitung. L'entreprise allemande travaille désormais avec des agriculteurs sur place. Elle fournit des cartes, montrant, dans ses champs, où il doit pleuvoir, en quelle quantité et où il faut appliquer des engrais et en quelle quantité, pour obtenir les meilleurs rendements.
Convaincre les agriculteurs sur place n'a pas été simple. "Mais l'an dernier, les agriculteurs ont récolté 25% de blé de plus que d'habitude. En même temps, la consommation d'eau et d'électricité a été réduite parce que les pompes d'irrigation fonctionnaient moins souvent", raconte le journal. Comme quoi, la coopération n'est pas toujours simple, mais peut fonctionner !
Musique malienne à l'honneur
Enfin on a répéré ce beau portrait cette semaine de Vieux Farka Touré, le fils de Ali Farka Touré. Portrait dressé par le quotidien local Weser-Kurier, de la région de Brême dans le Nord-Ouest de l'Allemagne. Le journal dresse le portrait du musicien malien qui était récemment en concert dans la région.
"Vieux Farka Touré, né en 1981 dans le centre du Mali, a résisté à la volonté de son père qui voulait qu'il devienne soldat, pour ne pas connaître les mêmes difficultés que lui en tant que musicien", écrit le Weser-Kurier. Le journal s'enthousiasme : aujourd'hui le fils rebelle "joue de sa guitare avec virtuosité et légèreté, d'une sonorité brillante" !