La nouvelle équipe au pouvoir à Berlin
16 décembre 2013La chancelière a présenté hier soir à Berlin son nouveau cabinet. Angela Merkel doit encore être formellement réélue mardi par les députés du Bundestag, la Chambre basse du Parlement, pour son troisième mandat de quatre ans à la tête du gouvernement.
Un mariage de raison
La formation du gouvernement était attendue et les responsables des deux camps s'affirment satisfaits et prêts à relever les défis qui les attendent. Même si cette grande coalition est plus un mariage de raison qu'un mariage d'amour, comme on peut l'entendre dans les rangs de la gauche comme de la droite. Les conservateurs de la CDU/CSU, l'Union chrétienne démocrate, avaient largement remporté le scrutin, obtenant plus de 41% des voix. Mais ayant raté de près la majorité absolue, ils ont dû choisir un partenaire de coalition, en l'occurrence le parti social-démocrate SPD qui a rassemblé moins de 26% des électeurs.
Des ministères importants pour le SPD
Sur 15 ministères, neuf seront dirigés par des conservateurs, et six par les sociaux démocrates. Le chef du SPD, Sigmar Gabriel, obtient ainsi le titre de vice-chancelier et prend la tête du ministère de l'Économie et de l'Énergie. Un portefeuille important et lourd de responsabilités puisque l'Allemagne est en pleine transition énergétique après l'abandon du nucléaire en 2011. Quant à la secrétaire générale du SPD, Andrea Nahles, elle devient ministre du Travail. Elle devra concrétiser la principale revendication sociale du SPD lors de la campagne : la mise en place d'un salaire minimum inter- professionnel garanti, fixé à 8,50 euros de l'heure.
Autre ministère de poids pour le SPD : celui des Affaires étrangères avec le social-démocrate Frank-Walter Steinmeier qui avait déjà occupé ce poste pendant le premier mandat d'Angela Merkel, lors de la grande coalition de 2005 à 2009.
Élèment notable de cette nouvelle équipe : pour la première fois, une femme d'origine turque fait partie d'un gouvernement allemand. La sociale-démocrate Aydan Özuguz a été nommée au poste de Secrétaire d'État auprès de la chancellerie chargée des migrations, des réfugiés et de l'intégration.
Une surprise côté conservateur
Autre nomination plutôt inattendue : celle d'une femme au ministère de la Défense. L'ex- ministre du Travail, Ursula von der Leyen, succède à Thomas de Maizière chargé, lui, du ministère de l'Intérieur. Quant au ministère des Finances, il reste entre les mains du conservateur Wolfgang Schäuble, ardent défenseur de l'euro et d'une certaine austérité. Un inconnu prend, lui, la tête du ministère de la Coopération: le conservateur bavarois Gerd Müller.
Reste à voir qui est le cuisinier et qui est le serveur dans le gouvernement, comme s'interrogent déjà de nombreux observateurs.