L'appel des humanitaires aux Centrafricains
2 juin 2014La Centrafrique toujours sous tension. La semaine écoulée a été marquée par des violences à Bangui, un calme précaire règne à présent dans les quartiers les plus sensibles alors que l'aide humanitaire se poursuit.
Mais les affrontements de ces derniers jours continuent de faire réagir les autorités tout comme les humanitaires. Ceux-ci ont même publié un communiqué à cet effet. Dans un contexte marqué par des affrontements répétés, la communauté des humanitaires en Centrafrique a tenu à rappeler qu'elle était du côté de la population.
Impartialité et neutralité
Les humanitaires apportent en effet une assistance pour les soins et la santé, l'accès à l'eau, la sécurité alimentaire, l'assainissement, la protection et autres besoins fondamentaux, ceci en se basant sur les principes humanitaires que sont l'impartialité et la neutralité.
Ce rappel était indispensable selon Claire Bourgeois, coordinatrice humanitaire principale de l'ONU pour la Centrafrique :
« Je pense que c'était important de le rappeler pour que les humanitaires aient accès aux populations ou aux individus qui ont besoin de services de base. »
Depuis mercredi ou l'attaque de l'église Notre-Dame de Fatima a fait 17 morts, les affrontements et violences se sont enchaînés à Bangui. Vendredi, trois personnes ont été tuées par balle et plusieurs autres blessées lors d'une marche.
Les manifestants réclamaient le désarmement du quartier PK-5, la dernière enclave musulmane de Bangui. Ils voulaient également le départ des soldats burundais de la force de l'Union africaine (Misca), accusés de n'avoir rien fait pour empêcher le drame de l'église.
Samedi, les musulmans étaient à leur tour dans la rue pour dire non à leur désarmement. Ils ont en effet peur d'être vulnérables et donc d'être tués, même si la présidente de transition Catherine Samba-Panza assure que le désarmement se fera progressivement tout en assurant la protection de la population.
Un contexte difficile pour les humanitaires
Ce contexte tendu ne facilite pas la tâche aux organisations non gouvernementales qui viennent en aide aux populations. Il complique les déplacements en toute sécurité des humanitaires et l'accès aux personnes ayant besoin d'aide.
Dimanche, alors que le calme était de retour, le Premier ministre André Nzapayéké a exhorté la population à reprendre le travail lundi. Les autorités se sont par ailleurs engagées à désarmer l'ensemble du territoire.
Selon la présidente centrafricaine Catherine Samba-Panza et son Premier ministre, le regain de violence de ces derniers jours seraient "un complot planifié" par des "hommes politiques très proches du pouvoir", dont certains se trouveraient "autour" même de leur propre cabinet.