L'aéroport de Goma aux mains du M23
20 novembre 2012A Goma, capitale du Nord-Kivu, la population redoute que la ville tombe aux mains du M23 depuis la reprise des affrontements ce week-end entre forces rebelles et soldats de l'armée congolaise appuyée par les casques bleus des Nations unies. Pour Julien Paluku, gouverneur du Nord-Kivu, le calme règne à Goma : « La ville de Goma d'où je parle, est entre les mains des Fardc, l'armée congolaise appuyée par les casques bleus. J'ai fait moi-même une tournée pour reconforter la population et mettre fin aux rumeurs qui disent que la ville est tombée aux mains des rebelles. Mais cela est faux !»
Les propos du gouverneur Paluku sont confirmés par une habitante également jointe à Goma : « Ici à Goma, ça va, les choses reprennent comme d'habitude. La circulation a repris mais, les écoles n'ont pas rouvert leurs portes. Apparemment, la population est calme. »
Mais, du côté des rebelles du M23, on annonce la reprise des hostilités. Les rebelles accusent l'armée gouvernementale d'avoir lancé ce lundi matin, des attaques contre leurs positions. Le colonel Vianney Kazarama est le porte-parole du M23 :
« Le gouvernement a mobilisé ses soldats stationnés à Bukavu pour attaquer. Depuis ce lundi matin, les combats ont donc repris et nous allons nous défendre. Nous ne demandons qu'une chose : l'ouverture de négociations avec le gouvernement de Kinshasa. »
La communauté internationale condamne
Le M23 exige donc de Kinshasa, l'ouverture de négociations directes, en vue de mettre un terme à cette crise. Une offre rejetée par les autorités congolaises. Côté diplomatique, on donne de la voix. Après le conseil de sécurité, c'est au tour de l'Union européenne par la voie de Catherine Ashton, de demander aux rebelles du M23 de "cesser immédiatement leur offensive militaire" sur Goma.
Quant aux populations civiles, c'est par millier qu'elles fuient les localités en proie aux combats pour trouver réfuge dans des endroits plus sûrs. Ainsi, le camp de Kanyarucinya, à une dizaine de kilomètres au nord de Goma, a commencé à se vider de ses 30.000 déplacés arrivés par vagues de la région du Rutshuru conquise depuis juillet par les rebelles. Et aux dernières nouvelles, l'aéroport de Goma serait tombé aux mains des hommes du M23 tandis que dans la ville, se dérouleraient des actes de pillages.