Le calme de retour à Goma
27 août 2013C'est le ministre de l'Intérieur et de la Décentralisation qui a conduit la délégation gouvernementale. Selon Richard Muyej Mangez, Kinshasa est déterminé à mettre fin aux difficultés qu'éprouvent les populations du Nord-Kivu. Le gouvernement congolais vient d'ailleurs de solliciter l'aide des experts de la Monusco pour mener des enquêtes sur les tirs d'obus lancés par le M23 depuis le Rwanda. Martin Kobler est le chef de la mission des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo. Pour lui, la situation dans l'est du Congo est inacceptable :
« La situation est très tendue à Goma. Je viens de passer trois jours sur place pour le déploiement des troupes de la Monusco contre les positions du M23. J'étais moi-même au front et j'ai pu observer les interventions coordonnées de nos troupes et celles de l'armée congolaise dans la bataille avec l'emploi notamment des artilleries, des hélicoptères et d'autres moyens d'intervention militaires. Il n'est pas normal que les groupes armés attaquent la ville de Goma avec des mortiers et des roquettes. J'ai été très clair dès le début. J'ai donné l'ordre au commandant de la Monusco de tout faire pour protéger les populations. »
Impatience de la population
Hier, le chef de la Monusco a reconnu que « les attentes des populations sont trop lourdes ». Depuis près de deux décennies, en effet, l'est de la RDC est confrontée à des conflits armés. Une instabilité exacerbée par la passivité de la Monusco face aux groupes armés, qui auraient encore tué 7 personnes la semaine dernière.
« La population de Goma est très impatiente et très frustrée, constate Martin Kobler. Et je dois avouer, après quelques jours passés sur place, je comprends cela. »
Environ 17.000 Casques bleus de l'ONU sont présents sur place. Mais la mission onusienne est violemment critiquée par les Congolais qui lui reprochent d'avoir été incapable d'empêcher le M23 de prendre la ville de Goma, en novembre 2012.
Ce week-end, une manifestation contre les Casques bleus a même dégenéré faisant deux morts parmi les populations civiles. Des soldats uruguayens sont accusés d'être responsables de ces morts.