Le calvaire des Rohingyas du Bangladesh et de Birmanie
24 mars 2021Les autorités du Bangladesh ont défendu, ce mercredi 24 mars, la fermeture par des clôtures de barbelés des vastes camps de réfugiés rohingyas de Cox's , dans le sud du pays, qui auraient bloqué les réfugiés cherchant à fuir un incendie qui a coûté, lundi soir, la vie à au moins quinze personnes et laissé près de 50.000 sans-abri.
Des réfugiés rohingyas se sont plaints, devant la presse et sur les réseaux sociaux, que certains d'entre eux, avaient été blessés en se frayant un chemin à travers les barbelés pour échapper aux flammes.
Selon l'Onu et les organisations d'aide aux réfugiés, les clôtures barbelées ont aussi entravé le travail de sauvetage et causé des blessures aux personnes qui cherchaient à se sauver du gigantesque incendie qui a réduit en cendres quelque 10.000 baraques de réfugiés.
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Conditions de vie difficiles
Près d'un million de Rohingyas, une minorité musulmane de Birmanie, vivent dans des conditions misérables, dans des abris faits de bambous et de bâches, dans les camps de Cox's Bazar, au Bangladesh, après avoir fui en 2017 les persécutions dans leur pays.
En janvier dernier, un incendie avait déjà ravagé un camp de réfugiés rohingyas du Bangladesh, détruisant plus de 500 baraques et laissant plus de 2.000 personnes sans abri.
Minorité persécutée
Les Rohingyas sont victimes en Birmanie de multiples discriminations comme des restrictions de liberté, le travail forcé et la confiscation de leurs terres.
Comptant 1,5 million de personnes, ils représentent 5 % de la population du pays et sont rejetés par ceux qui redoutent la montée de l’islam et considèrent que le peuple bouddhiste constitue le cœur de l’identité birmane.
La Birmanie leur refuse ainsi toujours la citoyenneté. La loi birmane sur la nationalité de 1982 indique que seuls les groupes ethniques pouvant faire la preuve de leur présence sur le territoire avant 1823, date de la première guerre anglo-birmane qui a mené à la colonisation, peuvent obtenir la nationalité birmane.
Cette loi a donc laissé les Rohingyas apatrides et ceux-ci ne peuvent plus voter ni accéder à certains emplois.
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Persécutés, des milliers de Rohingyas ont donc fui ces dernières années par la mer pour rejoindre la Malaisie ou l'Indonésie. D'autres ont préféré aller vers le Bangladesh, où ils vivent pour la plupart dans des camps.
Selon l’Onu, les Rohingyas sont aujourd’hui une des minorités les plus persécutées au monde.