"Le même ennemi"
16 novembre 2015Les attentats de Paris ont fait la Une de la presse allemande, avec un titre, récurrent : "Terreur à Paris". En première page, la tristesse et l’émotion dominent. Les éditorialistes rendent hommage à Paris, ce "symbole de la vie et de la liberté", comme l’écrit la Süddeutsche Zeitung, de Munich. "La terreur peut impressionner la France, mais pas lui voler son âme", poursuit l’éditorialiste.
Mais rapidement, la politique reprend le dessus. Le président français François Hollande a parlé de "guerre", la presse allemande préfère le mot "combat": "Dans le combat contre le terrorisme, il est autant nécessaire d’attaquer que de se défendre", lit-on dans les colonnes de la Frankfurter Allgemeine Zeitung, de Francfort. Mais il ne faut pas céder à la panique, dangereuse. "Cette guerre ne peut être menée qu'en respect des obligations en matière de droit constitutionnel, international et européen. Cela exclut de soumettre une minorité à un soupçon généralisé, parce qu’elle partage une même religion."
Les réfugiés, possibles victimes collatérales?
Un soupçon qui ne doit pas non plus peser sur les migrants et réfugiés qui cherchent asile et protection en Europe, ajoute le quotidien Der Spiegel, de Hambourg. Le débat autour de cette question prend de l'ampleur en Allemagne. Mais "ce serait creuser davantage le fossé entre le monde musulman et l’Occident de tradition chrétienne", affirme le journaliste. "Car le seul moyen de lutter à long-terme contre la radicalisation, c’est d’entretenir la volonté de vivre ensemble. Depuis vendredi soir, une chose est claire: nous pleurons les mêmes victimes, partageons les mêmes peurs. Et nous avons le même ennemi. "
Le financement, point faible de l'organisation État Islamique
Plusieurs journaux évoquent un point faible et accessible de l'organisation État Islamique: les finances. À l’image de die tageszeitung, la taz, de Berlin: "L’État Islamique se finance par de la vente de pétrole, le commerce d’antiquités, les rançons en échange de libération d’otages – à tout cela, nous pouvons et nous devons mettre un terme" affirme le journal.