Le sud de Madagascar confronté à la faim
21 septembre 2022La population du sud de Madagascar est impuissante face à la sècheresse. Les champs qui s’étalaient à perte de vue ne sont aujourd’hui qu’un terrain craquelé, une terre aride.
La dernière récolte a été un désastre pour les villageois. Les rares stocks alimentaires conservés sous les toits sont depuis longtemps épuisés. Les agriculteurs baissent les bras, les femmes crient au désespoir. Un sentiment d’égarement profond se vit dans les villages. Depuis le passage du cyclone Batsirai en février dernier, plus une goutte de pluie.
"La sécheresse est dure. Il n'y a pas de pluie. Sur deux pompes, une seule marche. Pour pourvoir acheter un bidon d'eau, il nous faut travailler. Un bidon d'eau coûte 0,13 euros. Même nos enfants ne vont plus à l'école. Ils ont faim. D'habitude nous faisons cuire cinq gobelets de riz par jour", a déploré Priscat Vohangy, une villageoise.
Le désarroi des habitants est évident
Pour Priscat Vohangy, "aujourd'hui, ce n'est plus possible, on se contente de faire cuire deux gobelets de bouillie de riz. Nous avons besoin d'autres pompes. Nos cultures ont besoin d'eau ! Notre tête est fatiguée de porter des bidons d'eau. Nous sommes fatiguées. Il faut nous aider, nous sommes fatiguées".
Si auparavant les hommes passaient la plupart du temps dans les champs, aujourd’hui, ils restent au village.
Il n’y a pas grande chose à faire, sauf attendre la pluie pour essayer de retourner à la terre et cultiver par la suite. Tant bien que mal, les femmes essaient de vendre dans les villages voisins les restes des récoltes, ou encore elles vont du côté des pêcheurs pour acheter et revendre pour pouvoir remplir le bidon d’eau.
Des kilomètres sont effectués ainsi chaque jour par ces femmes forcées de devenir cheffe de famille, occupées par la recherche de quoi nourrir leur famille.
Les plus vulnérables sont les enfants
Les enfants abandonnent l’école par manque de fournitures scolaires mais aussi du fait de la malnutrition.
"Ces cas d’enfants malnutris sont nombreux : En effet, plusieurs enfants sont touchés par la malnutrition dans différentes communautés villageoises. Par faute de moyens, les parents les soignent à la maison et c'est seulement quand c’est grave qu'ils viennent à l’hôpital", a constaté le médécin Marason du centre de santé de base de la commune de Tsianisiha.
"Les parents donnent juste de l'aspirine pour faire descendre la température. Mais nous, ici, au centre de santé de base, nous allons dans les villages pour voir la santé de la mère et de l'enfant", aprécisé Dr. Marason.
Les changements climatiques apportent son lot de désespérance aux des communautés villageoises.
Loin des villes, la période de soudure est difficile. Seule la venue de la pluie permettrait de pouvoir cultiver et de reprendre ainsi une vie normale.