Les bailleurs font la sourde oreille à Brazzaville
12 octobre 2018L'appel de la République du Congo vise à collecter des fonds pour débuter la réinsertion de quelque 7.500 ex-combattants. Mais pour l'heure, les bailleurs de fonds internationaux ont poliment refusé d'aider Brazzaville et plusieurs d'entre elles ont demandé plus de détails et de clarification avant de consentir une aide financière.
L'urgence de la réinsertion
Selon Théo Joseph Senga, le conseiller à la réinsertion, la situation est pourtant urgente et il faut absolument trouver de l'argent pour aider ces jeunes à ne pas retomber dans le grand banditisme.
"S'ils ne sont pas désarmés, s'ils ne sont pas réintégrés, si on ne prend pas en compte leur situation, je pense que ce serait un échec pour tout le pays. Les ambassadeurs et autres institutions financières internationales savent que ce n'est pas facile d'obtenir quelque chose en si peu de temps. Mais nous sommes très confiants pour atteindre les 16 millions de dollars", explique-t-il.
La réinsertion vise aussi 2.500 autres personnes, dépendantes des ex-combattants. Les autorités se sont directement adressées aux ambassadeurs pour cette quête de fonds. Klaus Peter Schick, ambassadeur de l'Allemagne à Brazzaville, explique les difficultés à honorer cette demande:
"S'il y a une contribution, c'est difficile qu'elle tombe en novembre, parce qu'on a la Syrie, le Yémen et beaucoup d'autres crises qui attendent d'être résolues. Donc, il faut être réaliste, si Berlin décide de financer les deux plans, l'argent va nous parvenir au plus tôt au début de l'année 2019", explique le diplomate allemand.
"Pas un cadeau" aux ex-combattants
Pour le Haut-commissaire à la réinsertion des ex-combattants, Euloge Landry Kolelas, il s'agit de financer des projets de réinsertion des ex-combattants dans l'agriculture, le maraîchage et l'élevage.
''Ce n'est pas un cadeau qu'on va leur faire aux ex-combattants. C'est un programme complémentaire. Il faut des projets porteurs pour occuper ces jeunes, ensemble avec les populations. Je suis moi-même fils de ce département et nous savons ce qu'il faudra faire'', affirme-t-il.
Sur les 16 millions de dollars espérés, le Congo a donné quatre millions de sa poche et n'a reçu pour l'instant aucune contribution sur les douze millions restants. L'opération de ramassage des armes qui a eu lieu dans le Pool a permis de collecter plus de 8.000 armes de tout calibre.