Les espoirs déçus de la révolution
14 janvier 2014« La révolution inachevée », titre die tageszeitung, avec en Une, une jeune Tunisienne, brandissant le drapeau de son pays. Le quotidien fait un tour d'horizon de différents États arabes, du Maroc à l'Arabie saoudite. « Le temps de l'euphorie est passé depuis longtemps ». Après la chute des dictatures, le combat entre laïques et religieux, entre le progrès et la restauration des anciens régimes n'est pas encore tranché, et cela pour longtemps, prédit le journal qui donne la parole à trois jeunes Tunisiens. Le bilan est mitigé. Pour le graphiste Karim Bhiri, la Tunisie s'en sort mieux que ses voisins égyptien ou libyen. Lina Ben Mhenni, la célèbre bloggeuse, est pessimiste : « On vit dans une nouvelle dictature », constate-t-elle.
« Il n'y a plus guère d'espoir pour un accord anti-espionnage réciproque entre l'Allemagne et les Etats-Unis », écrit la Süddeutsche Zeitung. Mais pour le quotidien de Munich, il était illusoire de croire que les Américains allaient cesser ou au moins diminuer leurs écoutes. Il rappelle qu'en novembre la chancellerie a assuré que l'accord était en bonne voie. C'était faux, et c'était peut-être même un mensonge, déplore la Süddeutsche Zeitung.
Autre bras de fer, celui entre Bruxelles et Berlin au sujet de la libre circulation des travailleurs de Roumanie et de Bulgarie. « Un débat trop émotionnel » notent la Frankfurter Allgemeine Zeitung et Die Welt, selon les mots du Commissaire européen chargé des Affaires sociales. Il a présenté un nouveau guide pratique sur les règles de l'UE en matière de sécurité sociale. Mais pour le quotidien de Francfort, il est trop tard, le débat fait partie de la politique intérieure. Une course a lieu entre pro-européens et eurosceptiques. Il faudra attendre après les élections européennes de mai pour avoir « plus de rationalité dans ce débat », conclut-il.
Die Welt estime que la Commission européenne veut « dépassionner le débat ». Le journal donne par ailleurs la parole au président de l'Office fédéral des migrations et des réfugiés. D'après lui, « l'immigration due à la pauvreté » qui effraie notamment la droite en Allemagne, n'est « pas un phénomène généralisé .»
Et le "tourisme social" a justement été désigné non-mot de l'année 2013 en Allemagne. Le non-mot est choisi chaque année par un jury de linguistes et de représentants du monde culturel et politique. Il s'agit d'un mot ou d'une formule qui a paru particulièrement négative durant l'année écoulée ou susceptible de porter atteinte à la dignité humaine.