Les forces étrangères dans le conflit libyen
14 juillet 2020"Aux forces armées égyptiennes d'intervenir pour protéger la sécurité nationale libyenne et égyptienne, si elles voient une menace imminente pour la sécurité de nos deux pays". C’est en substance ce qu’a indiqué dans la nuit de lundi à mardi, le Parlement élu en 2014. Parlement qui compte essentiellement des pro- Haftar.
Cet appel illustre bien l’implication des forces étrangères dans le pays.
Depuis 2015, deux autorités se disputent le pouvoir: le Gouvernement d'union nationale (GNA), basé à Tripoli et reconnu par l'ONU, et un pouvoir incarné par le maréchal Khalifa Haftar dans l'Est de la Libye.
Les alliés de Khalifa Haftar
Dans sa conquête pour renverser le Gouvernement d'union nationale (GNA) , Khalifa Haftar peut compter sur le soutien d’alliés fidèles, surtout étrangers : l'Egypte, l'Arabie saoudite les Emirats arabes unis et la Russie.
Accusée par le GNA d’être politiquement proche de l’Armée nationale libyenne, la France soutient discrètement le maréchal Haftar.
Certains analystes affirment que Paris souhaite obtenir un accès privilégié aux gisements de pétrolede l’est de la Libye. C’est dans cette partie que se trouvent les importants gisements pétroliers du pays.
Quant à l'Egypte, l'Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis, leur position se comprend par leur antagonisme commun envers la Turquie, considérée comme un danger pour le monde sunnite et soutien des Frères musulmans.
Du côté de Moscou, le groupe Wagner, proche du président russe, a soutenu les forces pro-Haftar avec "des opérations de combat et d'influence", des snipers et un appui technique, selon un rapport de l’ONU.
Ankara, Rome et Doha proches du GNA
La Turquie, quant à elle, soutient le GNA dirigé par Fayez al-Sarraj. Avec l'appui d'Ankara, les forces loyales au GNA ont engrangé d'importantes victoires depuis début juin, reprenant le contrôle de l'ensemble du nord-ouest de la Libye.
En plus de la Turquie, Fayez al-Sarraj peut également compter sur le Qatar. Mis sous embargo et menacé par Riyad et son allié des Emirats arabes unis, Doha n’a d’autre choix que de dresser contre le maréchal Haftar soutenu par l’ennemi saoudien.
Ancienne puissance coloniale jalouse de son influence et de ses intérêts économiques notamment pétroliers, l'Italie elle soutient le GNA en Libye, un soutien qui aurait également pour priorité l'assèchement des flux de migrants.