Les pays pauvres ont les yeux tournés vers Rio
15 juin 2012On connaît les problèmes auxquels est confronté le Sahel, mais en Ethiopie, où la sécheresse a durement frappé en 2011, l’Etat est parvenu à supprimer les famines qui avaient accablé le pays jusqu'à la terrible crise de 1985. Cela dit, les difficultés perdurent.
Depuis des décennies, la Corne de l’Afrique souffre de la faim du fait de cycles de sécheresse et d’inondation, de la pauvreté et du manque de développement de l’agriculture. Récemment, avec le changement climatique, la région est touchée par de fortes famines, comme l’an dernier en 2011. L’Ethiopie, qui a connu sa plus terrible famine en 1984-85 a pourtant depuis réussi à améliorer son niveau de sécurité alimentaire. Le pays possède en effet des terres fertiles et le plus grand cheptel d’Afrique.
Ato Taye est l’ancien ministre de l’Agriculture de la région de Benishangul-Gumuz à Assosa, dans le nord de l’Ethiopie, une des régions les plus fertiles du pays. Il reconnaît que l’agriculture peut encore être largement améliorée :
« Notre agriculture reste en retard, notre population agraire est de plus de 92% mais elle n’utilise pas de technologies modernes. La plupart pratiquent une agriculture de subsistance. Par exemple, en matière d’engrais, moins de 10% des fermiers utilisent la fertilisation. »
L’Ethiopie est malgré tout en avance sur ses voisins en matière de lutte contre la malnutrition. Un exemple qu’encourage Johan Heffinck, chef de la délégation de ECHO, l'office humanitaire de la Commission européenne, pour la Corne de l’Afrique.
« Quand on échoue à assurer la sécurité alimentaire, on arrive à la malnutrition, et au pire des enfants en meurent et parfois même des adultes. Notre travail humanitaire consiste à s’occuper des plus mal nourris et l’un des défis dans la région est le taux élevé de personnes souffrant de malnutrition parmi les réfugiés venant de Somalie et du Soudan, au dessus de 50%. En Ethiopie, les taux sont moindres, mais restent relativement élevés. »
Mais les organisations humanitaires ont déjà demandé de l’aide alimentaire supplémentaire pour les régions du sud et du nord-est de l’Ethiopie. Comme en Somalie et au Kenya, les récoltes ont beaucoup souffert des précipitations irrégulières pendant une saison des pluies particulièrement courte. Les partenaires nationaux et internationaux de l’Ethiopie promettent pourtant que 2012 ne connaitra pas de famine.
Auteur : Melissa Chemam
Édition : Kossivi Tiassou