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Les systèmes politiques menacés en Afrique ?

26 janvier 2022

Le colonel de l'armée ivoirienne à la retraite, Oulata Gaho, réagit au coup de force au Burkina Faso. Il s'inquiète de l'impact des putschs sur la stabilité.

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Manifestation en soutien au colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba (Archives - Ouagadougou, 25.01.2022)
Manifestation en soutien au colonel Paul-Henri Sandaogo DamibaImage : Olympia de Maismont/AFP

Alors que l'instabilité politique se répand dans la sous-région de l'Afrique de l'Ouest, avec un nouveau coup de force militaire au Burkina Faso, le colonel de l'armée ivoirienne à la retraite, Oulata Gaho dit Pierre, ancien président de la commission Sécurité et défense de l'Assemblée nationale, estime que le djihadisme et la dégradation de la sécurité d'un pays peuvent mettre en péril désormais n'importe quel système politique. 

"Avec ce coup d'Etat au Burkina Faso, il est clair qu'une élection ne suffit plus pour garantir la stabilité de l'Etat en Afrique. D'ailleurs, le président qui vient d'être déchu, Roch Marc Christian Kaboré, a été élu démocratiquement, mais cela n'a pas suffi. Il y a aussi, et surtout maintenant, d'autres facteurs déstabilisants, dont le secteur de la sécurité et de la défense. Dès lors que ces secteurs échappent aux militaires qui se sentent mal équipés, mal entretenus, parce qu'un tel régime ou un tel autre a peur d'eux, il est évident que leur réaction soit comme on le voit au Burkina Faso" fait remarquer le colonel Oulata Gaho, par ailleurs auteur de l'ouvrage "l'Afrique victime de ses péchés" paru aux éditions l'Harmattan.

Infografik Putsche in ECOWAS Staaten seit 2020 FR

Trop de dépendance

Il critique également le fait que les pays d'Afrique francophones, membres de la Cédéao, soient selon lui encore trop dépendants du pouvoir à Paris.

Lire aussi: Cédéao : Trois coups d'Etat en 18 mois

Selon le colonel Oulata Gaho "les dirigeants de ces pays, anciennes colonies françaises, en se tournant toujours vers la France pour les questions de leur juridiction communautaire donnent l'impression que c'est l'Elysée qui en impose à la Cédéao et lui dicte comment elle doit régler les problèmes. Or les temps ayant changé, avec la multiplication effective et efficace des réseaux sociaux, les peuples d'Afrique et du monde suivent avec un intérêt particulier, comment leur Etat et leurs organisations traitent les questions qui les intéressent. Les peuples se rendent compte alors, qu'une fois au pouvoir, leurs dirigeants, surtout en Afrique, se détachent complètement d'eux et avec la Cédéao, rament à contre courant des intérêts de ces peuples".

Ecoutez l'audio

L'ex-président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré est d'après les informations officielles, "toujours aux mains de l'armée", détenu "dans une villa présidentielle en résidence surveillée." 
En revanche et selon une source haut placée au sein de son parti, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), deux jours après le coup d'Etat qui l'a renversé il "se porterait bien".

Lire aussi: Comment le Burkina Faso en est arrivé là
Le dossier du Burkina Faso a fait l'objet d'un sommet extraordinaire de la Cédéao ce vendredi (28.01.2022). Les dirigeants ouest-africains ont exclu le pays de l'organisation, une décision suivie aussi par l'Union africaine.
Il est aussi question des mesures à prendre contre une déstabilisation de l'Afrique de l'Ouest par les attaques djihadistes.

Ecoutez l'audio

Photo de Fréjus Quenum, en interview dans le studio de la Deutsche Welle à Kinshasa en RDC (05.12.2024)
Fréjus Quenum Journaliste, présentateur et reporter au programme francophone de la Deutsche Welle@frejusquenum