Campagne américaine : Elon Musk provoque un débat juridique
25 octobre 2024C'est un débat qu'on attendait pas à dix jours de la présidentielle américaine. Une élection pour laquelle les sondages donnent Donald Trump et Kamala Harris, les deux principaux candidats, au coude à coude. Dans cette campagne déjà très particulière, c'est Elon Musk qui s'invite maintenant dans la danse. L'homme le plus riche du monde, très conservateur, patron de Tesla, du réseau social X, fait beaucoup parler de lui depuis quelques jours, avec une loterie.
Le concept
Il a présenté son concept il y a quelques jours. "Tous les jours, nous offrons un million de dollars", a dit Elon Musk. Le principe : les électeurs inscrits sur les listes électorales de sept Etats américains clés peuvent signer une pétition. Un texte de soutien aux deux premiers amendements de la Constitution américaine, en faveur de la liberté d'expression et du port d'armes. Chaque jour, un tirage au sort parmi les signataires désigne un gagnant, qui reçoit un million de dollars. A grand renfort de communication et de musique joyeuse, Elon Musk et ses équipes ont distribué les premiers chèques.
L'idée derrière tout cela, c'est en fait d'attirer les électeurs conservateurs, favorables aux armes notamment, à s'inscrire sur les listes électorales... Et à voter en faveur de Donald Trump. Peu importe pour l'homme le plus riche du monde que les anciens collaborateurs de Donald Trump, quand il était président, aient encore raconté son admiration d'Hitler publiquement il y a peu. Il s'est engagé totalement en faveur du candidat conservateur.
Pourquoi un débat jurifique ?
Problème : certains experts crient à l'illégalité. Car la loi électorale est formelle : il est interdit de payer une personne pour qu'elle s'enregistre sur les listes ou qu'elle vote. Le département de la Justice américain a d'ailleurs écrit à l'équipe d'Elon Musk pour lui signifier que l'action pourrait être illégale. "Elle ne l'est pas", répondent d'autres qui insistent sur un point : Elon Musk ne paie personne pour s'inscrire sur les listes mais récompense ceux qui le sont déjà et signent la pétition, rien d'autre.
Ancien président de la Commission électorale fédérale, le professeur Brad Smith est de cet avis. "Musk se trouve dans une zone qui pourrait être considérée comme une zone grise", explique-t-il. "Ceux qui signent la pétition sont probablement des gens qui, s'ils vont voter, voteront pour Trump. Mais je ne pense pas qu'on puisse pour autant parler d'un paiement illégal pour s'inscrire", analyse ce spécialiste du droit qui parle d'une situation inédite. "Même si un procureur agressif et ambitieux pense pouvoir se faire un nom avec cette affaire (...), je suis persuadé qu'il sera très difficile de gagner et d'obtenir gain de cause."
En attendant, Elon Musk, fait parler de lui et de Donald Trump. C'est ce qu'il voulait. Depuis le mois de juillet dernier, il a engagé 75 millions de dollars de dons pour le candidat républicain. Ce vendredi 25 octobre, Elon Musk fait aussi parler de lui pour ses contacts avec un certain Vladimir Poutine... Ses équipes démentent le fait que les deux hommes aient des contacts réguliers depuis 2022. C'est ce qu'affirme un article du journal américain Wall Street Journal", mis en ligne jeudi soir.