Emotion à Hövelhof, commune du prêtre disparu au Mali
23 novembre 2022Le prêtre Hans-Joachim Lohre est originaire de la région de Westphalie, et plus précisément de la petite commune de Hövelhof. C'est toujours là que vit une partie de sa famille. Alors la nouvelle de la disparition de ce Père blanc missionnaire d'Afrique à Bamako, dimanche dernier, a beaucoup ému les habitants de Hövelhof.
Renate Lappe fait partie de l'équipe de direction de la branche locale du réseau Kolping à Hövelhof. Ce réseau catholique est présent dans toute l'Allemagne.
Au début, Renate Lappe est un peu réticente à parler à la presse, elle nous a dit ne pas disposer "de plus d'informations que celles parues dans la presse", qu'elle a peur de mettre la vie de Hans-Joachim Lohre en danger en prenant la parole.
Un homme de dialogue
Mais finalement, elle accepte de raconter que la paroisse avait "organisé hier soir [22.11.22] une messe en son honneur, beaucoup de gens sont venus". Elle présente le prêtre missionnaire comme un homme "extrêmement ouvert".
"Evidemment, dit-elle, les gens sont très touchés" à Hövelhof. "Il était venu l'année dernière nous présenter son projet au Mali, pour renforcer le dialogue entre les chrétiens et les musulmans, pour mieux faire comprendre l'islam". "Ha-Jo" Lohre travaille notamment au Centre foi et rencontre, à Bamako.
L'émotion est d'autant plus forte que dans la commune, tout le monde se connaît. "C'est dur de mettre des mots là-dessus", soupire Renate Lappe.
Rencontre des différentes fois
Et quand on lui demande comment Hans-Joachim Lohre, qui a aussi été stationné au Burkina Faso, parle de l'Afrique et du Mali quand il rentre à Hövelhof, Renate Lappe répond : "Il rayonne de bonheur, il est très investi, très joyeux. Même si la situation sur place était tendue. Quand il est venu en 2021, le deuxième putsch venait de se produire au Mali, ce qui l'avait affecté. Mais il a continué à considérer sa mission de Père blanc et le dialogue avec l'islam et entre les religions comme l'œuvre de sa vie."
A sa connaissance, Hans-Joachim Lohre n'avait pas pour projet de quitter le Mali, où il vit depuis une trentaine d'années. "Le dialogue entre les religions lui tient vraiment à coeur" et "il a la foi chevillée au corps".
Les proches de Hans-Joachim Lohre s’inquiètent, bien sûr, de son sort, raconte enfin Renate Lappe. Mais ils prient pour lui chaque jour, "pour qu'il revienne sain et sauf". Et à Hövelhof, les paroissiens sont conscients du fait que de nombreux musulmans aussi, au Mali, partagent leur peine et leurs espoirs.