Le retrait des forces allemandes du Mali, discuté à Bamako
15 décembre 2022Christine Lambrecht, la ministre Allemande de la défense, séjourne dans le pays pour une visite aux allures de clarification.
Au menu de sa visite : une rencontre avec les troupes Allemandes engagées au sein de la Minusma, dont le retrait progressif devrait débuter à partir de juin 2023. Christine Lambrecht a eu également des échanges avec les autorités de transition.
Un retrait programmé
La ministre Allemande de la défense s’est notamment entretenue ce jeudi avec son homologue malien, le colonel Sadio Camara, sur le processus de transition et la coopération militaire entre le Mali et l’Allemagne. Pour celui-ci, il était important d’insister sur la nouvelle orientation que le Mali souhaite donner à ses partenariats sécuritaires.
"Cette visite nous a permis d’éclaircir un certain nombre de points. Le Mali souhaite travailler avec tous les Etats qui nous reconnaissent en tant qu’Etat, qui respectent notre souveraineté, qui ne s’ingèrent pas dans les affaires intérieures du Mali et dont la coopération est gagnant-gagnant. Le Mali n’a jamais dit qu’il ne souhaitait pas travailler avec un Etat. Mais seulement, ce sont ces quelques conditions que nous avons tenu à éclaircir avec tout le monde", a déclaré Sadio Camara, ministre malien de la Défense.
Quant à la décision allemande de retirer ses forces présentes au Mali, le processus de retrait est salué par le ministre Sadio Camara : "C’est ce que nous appelons de la sincérité dans la coopération. Quand on décide de se retirer, on échange avec le partenaire afin que ce soit un retrait planifié. C’est une décision que nous saluons. Ce n’est pas comme certains Etats qui, à un certain moment ont décidé de nous abandonner en plein vol de façon unilatérale."
Une allusion faite à la France sans le mentionner. La France a déjà retiré ses soldats du Mali.
L'avenir de la coopération entre Berlin et Bamako
Pour Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, l’organisation des prochaines élections et le retour à l’ordre constitutionnel au Mali restent des critères essentiels pour Berlin pour renforcer sa coopération avec Bamako.
"Nous avons échangé longuement sur le processus de transition et mon homologue malien est revenu effectivement sur cette date de 2024 en nous assurant que la volonté était bien là de faire en sorte que ces élections puissent se tenir et que tout était fait pour respecter ce calendrier. Nous avons également échangé sur la question des drones avec la possibilité de faciliter et de simplifier les démarches administratives et les processus d’autorisation. Il est toutefois très important de noter que nous respectons et reconnaissons entièrement la pleine souveraineté du Mali. Cela n’est pas du tout remis en question par nous. Evidemment, nous allons suivre de près cette question et notre capacité à remplir notre mission si les conditions sont remplies", a précisé la ministre allemande.
Présent au Mali depuis 2013, l’Allemagne, avec plus d’un millier de soldats, est l’un des plus importants contributeurs de la mission de l’Onu dans le pays.