Le retrait annoncé de la Bundeswehr du Mali
24 novembre 2022A propos de l’engagement de l’Allemagne au Mali, la ministre allemande de la Défense Christine Lambrecht s’est prononcée sur le retrait de la Bundeswehr de la mission de l’Onu, la Minusma. Elle s'est exprimé au terme d’une rencontre avec son homologue estonien,
"L'Allemagne a décidé de faire une proposition au Parlement concernant un rapatriement structuré du Mali, a confirmé ce jeudi [24.11.22] Christine Lambrecht. Il est important pour nous de soutenir le processus de transition auquel on aspire là-bas et qui s'exprimera également par des élections en février 2024 et de le soutenir avec nos moyens, mais aussi de dessiner la fin de notre engagement. Nous avons aussi discuté de cela. Quant à la forme que prendra notre engagement au Sahel à l’avenir, nous sommes d'accord sur le fait que nous ne pouvons pas laisser le Sahel livré à lui-même, mais que nous devons continuer à nous y engager. L'Allemagne le fera, au Niger par exemple, et j'espère qu'elle le fera aussi dans le cadre d'une mission européenne, qui est d'ailleurs envisagée, afin de renforcer notre engagement sur place."
Appel à une stratégie commune de l'UE
Le groupe parlementaire écologiste au Bundestag critique la décision du gouvernement fédéral de retirer les soldats de la Bundeswehr du Mali.
Selon la vice-présidente du groupe, cette décision représente un échec de la politique européenne. Agnieszka Brugger note que "les gouvernements européens ont malheureusement, une fois de plus, échoué à définir une politique étrangère commune". Les Verts appellent de leurs vœux la mise en place d’une stratégie européenne pour le Sahel.
Le Royaume-Uni, l'Egypte et la Côte d'Ivoire ont déjà indiqué qu'ils comptaient retirer leurs soldats de la Minusma.
A Bamako, des manifestations ont eu lieu pour protester contre la mission onusienne dans le pays.
Deux arrestations après la disparition du "Père Ha-Jo"
Par ailleurs, deux personnes ont été interpellées dans l'enquête sur la disparition d'un prêtre allemand à Bamako, Hans-Joachim Lohre. La piste de l’enlèvement est désormais privilégiée.
Surnommé "Ha-Jo", ce prêtre est membre de la Société des missionnaires d'Afrique, les Pères blancs. Il vit au Mali depuis une trentaine d'années où il œuvre au dialogue interreligieux. Il a disparu dimanche dernier dans la capitale malienne.