Mali : chronologie d'une crise
28 juillet 20132012
- 22 mars : des militaires annoncent avoir renversé le régime du président Amadou Toumani Touré, l'accusant d' "incompétence" dans la lutte contre la rébellion et les groupes islamistes dans le Nord. Rassemblés derrière le capitaine Amadou Haya Sanogo, les membres du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'Etat (CNRDRE) décident de suspendre la Constitution.
- 30 mars : le mouvement islamiste armé Ansar Dine, appuyé par le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et des éléments d'Aqmi, s'empare de la ville de Kidal (nord-est). Le 31, les rebelles prennent Gao et le lendemain, c’est au tour de Tombouctou de tomber aux mains du MNLA.
- 6 avril : le MNLA proclame unilatéralement l’indépendance de la région de l’Azawad. Le même jour, un accord-cadre est signé entre la junte et la Cédéao (Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest). Il prévoit un transfert du pouvoir aux civils.
- 12 avril 2012 : Dioncounda Traoré, ancien président de l’Assemblée nationale, est investi président. Le 17, l’astrophysicien Cheick Modibo Diarra devient Premier ministre de transition.
- 30 avril : les forces restées loyales à l’ex-président Amadou Toumani Touré mènent des attaques contre le camp des militaires putschistes à Kati, contre l’aéroport et la radio-télévision nationale. La junte affirme le lendemain avoir fait échouer cette tentative de contre-coup d’État. Les combats ont fait 22 morts et des dizaines de blessés.
- 19 mai : un accord est conclu entre la junte et la Cédéao. Les militaires putschistes se voient garantir l’amnistie. Le capitaine Sanogo obtient le statut d’ancien chef de l’État et le président Dioncounda Traoré est confirmé à son poste pour un an. Un délai qui doit permettre d’organiser des élections.
- 21 mai : Dioncounda Traoré est agressé dans son bureau par des manifestants, malgré la présence sur place de la Garde nationale. Il est hospitalisé et part se faire soigner en France.
- 28 juin : les rebelles touaregs du MNLA quittent Tombouctou. Les islamistes du Mujao prennent le contrôle total de Gao après de violents combats avec des rebelles touaregs.
- du 30 juin au 2 juillet : à Tombouctou, les islamistes d'Ansar Dine détruisent de nombreux mausolées et monuments classés au patrimoine mondial de l’Unesco.
- 1er juillet : la procureure de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda, déclare que la destruction de lieux saints musulmans à Tombouctou est un "crime de guerre" passible de poursuites de la CPI.
- 8 juillet : réunion à Ouagadougou du Groupe de contact sur le Mali (présidents de six pays d'Afrique de l'Ouest) qui demande la formation d'un gouvernement d'union nationale d’ici fin juillet.
- 27 juillet 2012 : retour du président intérimaire Dioncounda Traoré à Bamako. Deux jours plus tard, il annonce la création d'un Haut conseil d'État, qu'il prévoit de diriger et d'un gouvernement d'union nationale.
- 20 août : Cheick Modibo Diarra annonce la composition d'un gouvernement d'union nationale. Il comprend plusieurs personnalités proches des putschistes, ainsi qu'un ministre touareg.
- 9 octobre : l'ancien président de la Commission européenne, Romano Prodi, est désigné comme envoyé spécial pour le Sahel par Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies.
- 12 octobre : le Conseil de sécurité de l'ONU adopte une résolution pressant les pays ouest-africains de préciser leurs plans en vue d'une intervention militaire destinée à reconquérir le nord du Mali. Le texte invite aussi le gouvernement malien et les rebelles touaregs, évincés dans le nord malien par les islamistes, à entamer un processus de négociation.
- 11 novembre : sommet sur le Mali à Abuja. Des dirigeants de la Cédéao et d'autres pays africains décident d'envoyer 3.300 militaires pour aider l'armée à chasser les groupes islamistes du Nord.
- 14 novembre : Ansar Dine renonce à vouloir imposer la loi islamique dans tout le pays, sauf dans son fief de Kidal. Le groupe armé se dit prêt à aider à "débarrasser" le Nord du "terrorisme" et des "mouvements étrangers".
- 16 novembre : des représentants d'Ansar Dine et du MNLA rencontrent le médiateur Blaise Compaoré à Ouagadougou. Ils se disent prêts à "un dialogue politique" avec Bamako.
- 19 novembre : les ministres des Affaires étrangères de Union européenne donnent leur accord de principe à l'envoi de 250 formateurs au Mali à partir de janvier 2013, pour entraîner les forces maliennes. Le Mujao chasse les rebelles touaregs de la localité de Menaka après de sanglants combats.
- nuit du 10 au 11 décembre 2012 : le Premier ministre Cheick Modibo Diarra est arrêté par une vingtaine de militaires sur ordre du capitaine Sanogo. Quelques heures plus tard, il annonce à la télévision la démission de son gouvernement. Diango Cissoko, médiateur de la République, est nommé dès le 11 décembre pour le remplacer.
2013
- 10 janvier : les insurgés islamistes progressent vers le sud et chassent l'armée de la localité stratégique de Konna.
- 11 janvier : répondant à l'appel à l'aide lancé par le président malien, la France intervient militairement dans le cadre d'une opération baptisée "Serval".
- 16 janvier : le conflit malien a des répercussions en Algérie. Des islamistes attaquent une installation gazière à In Amenas, affirmant agir "en réaction à l'ingérence de l'Algérie" qui a autorisé l'aviation française à survoler son territoire. Les forces algériennes mènent l'assaut. Bilan : 37 otages étrangers et 29 jihadistes tués.
- 18 janvier : les forces françaises et maliennes reprennent le contrôle de Konna. Le 21, deux autres villes, Diabali et Douentza, sont reprises.
- 24 janvier : une faction des Touaregs d'Ansar Dine, l'un des groupes islamistes qui contrôlent le nord du Mali, quitte l'organisation et annonce être prête à des négociations avec le gouvernement de Bamako.
- 26-30 janvier : reprise de Gao, puis de Tombouctou par les forces maliennes et françaises.
- 29 janvier : conférence de donateurs internationaux à Addis Abeba : au total, 455 milliards de dollars sont promis, principament pour financer l'opération militaire.
- 2 février : le président français François Hollande en visite à Tombouctou et Bamako, réaffirme que la France restera "le temps qu'il faudra".
- 5 février : les soldats français contrôlent l'aéroport de Kidal et la ville elle-même est "sécurisée" par quelque 1.800 Tchadiens.
- 8 février : premier attentat suicide à Gao, revendiqué par le Mujao. À Bamako, attaque par des militaires maliens du camp d'une ancienne unité d'élite de l'armée.
- 9 mars : le contingent tchadien fait désormais partie de la Misma.
- 2 avril : un premier contingent de 570 soldats maliens entame sa formation par des instructeurs militaires européens. Ces derniers ont pour objectif de restructurer l'armée malienne.
- 25 avril : le Conseil de sécurité autorise une force de 12.600 Casques bleus chargés de stabiliser le Nord. Cette Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) doit être déployée au 1er juillet.
- 15 mai : une nouvelle conférence des donateurs permet de lever plus de 3 milliards d'eurospour le Mali
- 27 mai : le premier tour de la présidentielle est fixé au 28 juillet sur tout le territoire malien, y compris dans le nord.
- 2 juin : des habitants de Kidal affirment que des membres du MNLA s'en sont pris aux populations noires pour les "expulser" vers Gao. Le MNLA dément toute "chasse aux Noirs" mais confirme des arrestations.
- 5-6 juin : l'armée malienne reprend le contrôle d'Anefis, une localité située à une centaine de kilomètres au sud de Kidal, après des combats meurtriers contre des rebelles du MNLA.
- 8 juin : nouvelle tentative de médiationentre Bamako et les groupes touaregs à Ouagadougou, sous l'égide du Burkina Faso. Le principal enjeu est de permettre la tenue de l'élection présidentielle dans la région de Kidal
- 18 juin : le pouvoir et les rebelles touareg occupant Kidal signent un accordqui prévoit un retour de l'armée à Kidal et un cantonnement des combattants touareg sur des sites de regroupement.
- 1er juillet : lancement officiel de la Minusma(Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali) qui absorbe et remplace la Mission africaine de stabilisation du Mali. Elle comptera à terme 12.600 militaires et policiers.
- 28 juillet et 11 août : premier et second tours de l'élection présidentielle.
- 14 août : le capitaine Sanogo, auteur du coup d'État de mars 2012, est promu général. Une annonce qui surprend et indigne les organisations de défense des droits de l'Homme.
- 15 août : selon les résultats officiels, Ibrahim Boubacar Keïta est élu avec 77,61% des voix. Son adversaire Soumaïla Cissé a déjà reconnu sa défaitequelques jours plus tôt.
- 4 septembre : Ibrahim Boubacar Keïta est investi présidentdu Mali.
- 9 septembre : le nouveau Premier ministre Oumar Tatam Lyforme un gouvernement d'ouverturepour répondre aux multiples défis
- Fin septembre : des militaires tchadiens ayant quitté Tessalit pour Gao sont accusés de violences sexuelles. La Minusma ouvre une enquête.
- 1er octobre : Le président IBK écourte un voyage à Paris pour cause de regain d’instabilité au Mali. Des soldats de la garnison de Kati – d’où était parti le putsch en 2012 – ont tiré en l’air et pris otage le directeur de cabinet d’Amadou Sanogo, l’ex-chef putschiste. Par ailleurs, les tensions reprennent à Kidal.
- 14 octobre : le ministre de la Justice évoque la possibilité d’une amnistie pour les crimes commis dans le Nord. Le pouvoir veut maintenir le premier tour des législatives au 24 novembre.
- 16 octobre : L’ONU réclame un renforcement de la Minusma.
- 21 au 23 octobre : Assises de la décentralisation, au bilan mitigé.
- 2 novembre : Ghislaine Dupont et Claude Verlon, deux journalistes français sont enlevés et assassinés à Kidal. Cet événement suscite un vif émoi.
- 3 novembre : Début de la campagne électorale officielle pour les législatives du 24 novembre
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24 novembre : Premier tour des élections législatives, peu d'engouement.
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28 novembre : Les résultats provisoires des législatives ont été publiés. A l'issue du scrutin, aucun parti ou coalition de partis n'atteint la majorité.
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29 novembre : Un responsable du MNLA annonce que le mouvement reprend les armes après des affrontements entre des touareg et l’armée malienne à Kidal
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3 décembre : Le Premier ministre malien Oumar Tatam Ly déclare que le gouvernement reste ouvert aux discussions avec la rébellion touareg du MNLA.
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10 décembre : Dix-neuf membres d'un groupe jihadistes ont été tués lors d'une opération de l'armée française en cours dans la région de Tombouctou, dans le nord du Mali
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11 décembre : Le président malien Ibrahim Boubacar Keita est reçu à Berlin par la chancelière Angela Merkel. L'allemagne réaffirme son soutien.
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14 décembre : Deux soldats sénégalais ont été tués dans un attentat à la voiture piégée contre une banque à Kidal (nord-est), trois autres Casques bleus et deux soldats maliens gravement blessés.
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15 décembre : second tour des législatives, dans un climat tendu après l'attentat meurtrier qui a tué deux casques bleus sénégalais de l'ONU à Kidal.
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31 décembre : Dans ses voeux à la Nation, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta souhaite à ses compatriotes "la paix, rien que la paix" en 2014 dans tout le Mali.
2014
- 8-10 janvier : La directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, effectue une visite au Mali et affirme vouloir "renforcer le partenariat" entre le FMI et Bamako.
- 12 janvier : Ibrahim Boubacar Keïta se rend en visite officielle à Nouakchott. La Mauritanie et le Mali concluent un accord de coopération pour lutter contre les groupes armés ou terroristes.
- 24 octobre : le premier cas du virus Ebola est détecté dans le pays, suite au décès d’une fillette de deux ans.
2015
- 18 janvier : Le gouvernement malien et les Nations Unies déclarent la nation indemne du virus Ebola , après 42 jours sans aucun nouveau cas de virus mortel.
- 1 mars : Le gouvernement malien et les groupes armés signent un document de préaccord de paix proposé par la médiation internationale à Alger.
- 6 mars : une fusillade a lieu dans un bar au cœur de Bamako, dans la nuit du vendredi 6 mars au samedi 7 mars, faisant cinq morts : trois Maliens, un Français et un Belge.
- 15 mai : L’accord d’Alger est officiellement signé à Bamako par le gouvernement du Mali et les groupes armés sous la direction de la médiation internationale.
- 7 août : 13 personnes sont tuées et quatre autres libérées lors d’une prise d’otages à l’hôtel Byblos a Sévaré, dans le centre du Mali.
- 20 novembre : 21 morts lors d’une attaque à l’hôtel Radisson. Le groupe djihadiste Al-Mourabitoune de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar revendique l’attaque.
2016
- 10 janvier : L’ONU dénonce de massives violations des droits de l’homme dans deux rapports publiés conjointement par la Mission de l’ONU Minusma et le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme.
- 22 mars : Quatre hommes armés attaquent l'hôtel "Nord Sud", qui abrite la mission de l'Union européenne au Mali. Il se trouve dans le même quartier que l'hôtel Radisson Blu, frappé le 20 novembre 2015.
- 12 juillet : Au moins trois personnes sont tuées à Gao, dans le nord du Mali, lors d’une manifestation de jeunes contre la mise en place des autorités intérimaires dans le nord du Mali.
- 9 octobre : La chancelière allemande Angela Merkel arrive à Bamako et aborde des thèmes de poids sur le trafic de drogue et d’êtres humains, l’insécurité dans le nord du pays et les relations bilatérales entre le Mali et l’Allemagne.
- 20 novembre : les élections municipales ont lieu et les Maliens sont appelés aux urnes pour élire les conseillers communaux.
2017
- 18 janvier : un kamikaze visant des combattants de groupes armés pro-gouvernementaux et des ex-rebelles signataires de l'accord de paix au Mali tue près de 50 personnes à Gao. L’attentat est revendiqué par le groupe al-Mourabitoune du Mokhtar Belmokhtar.
- 18 juin : Des djihadistes présumés attaquent le Campement Kangaba, lieu de villégiature en banlieue de la capitale malienne fréquenté par des Maliens et des expatriés. Quatre assaillants sont tués, un suspect arrêté.
- 6 septembre : le Conseil de sécurité décide de créer un régime de sanctions ciblées contre "ceux qui dressent des obstacles" à l'application de l'Accord pour la paix et la réconciliation dans ce pays.
- 13 décembre : Dirigeants européens et africains se retrouvent en France pour accélérer la mise en œuvre de la force régionale du G5 Sahel face aux djihadistes qui gagnent du terrain dans cette zone aux portes de l'Europe.
2018
- 27 Janvier – Environ 14 soldats sont tués dans une attaque islamiste présumée contre une base militaire à Soumpi. L’attaque survient deux jours après la mort de 26 civils tué par l’explosion d’une mine, dans le centre du Mali.
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14 mars : Au moins 25 civils sont tués en une semaine dans des affrontements communautaires entre éleveurs peuls et agriculteurs dogons, dans le cercle de Koro.
- 29 mai : Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, arrive à Bamako pour passer la Journée internationale des Casques bleus aux côtés de la Mission de l'ONU.
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8 juin : Les manifestants demandent, à l'appel de l'opposition, des élections libres et claires au Mali. La marche s'est déroulée dans le calme.
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1er juillet : Des soldats français de l’opération Barkhane sont visés par une attaque terroriste dans la région de Gao. Des membres présumés d'un groupe de chasseurs dogons ont brûlé le village de Bombou, à l'est de Mopti, siège du gouvernorat, tuant 16 personnes et dispersant le reste des habitants, selon des associations peules.
- 6 Juillet : L'ONU menace de retirer la mission de l’ONU au Mali (Minusma) si la situation sécuritaire ne s'améliore pas dans le pays, ceci alors qu'elle vient de voter une réduction des budgets alloués à ses missions de paix.
- 29 Juillet: premier tour de la présidentielle. Vingt-quatre candidats participent à cette élection dans un contexte sécuritaire instable. Au cas où aucun candidat n’obtiendrait la majorité absolue, le second tour éventuel est prévu le 12 août 2018.