Mali : le gouvernement nommé, grogne au sein du M5-RFP
6 octobre 2020Dans ce gouvernement de 25 ministres, dont quatre femmes, les militaires héritent de quatre ministères régaliens : la Défense, la Sécurité, l'Administration territoriale et la Réconciliation nationale.
Le colonel Sadio Camara, un des dirigeants de la junte au pouvoir est nommé ministre de la Défense, alors que le colonel Modibo Koné s’occupera du ministère de la Sécurité et de la Protection civile.
Le porte-parole de la junte, le colonel-major Ismaël Wagué, qui avait annoncé en pleine nuit à la télévision la prise du pouvoir par l'armée, obtient le portefeuille de la Réconciliation nationale. Quant au colonel Abdoulaye Maïga, il prend la tête de l'Administration territoriale.
L'ancien procureur Mohamed Sidda Dicko est nommé à la Justice et l'ancien ambassadeur Zeïni Moulaye aux Affaires étrangères. Les groupes signataires de l'accord de paix de 2015 sont également représentés dans ce gouvernement de transition.
L'ex-rébellion à dominante touareg du Nord s’est vue confier l'Agriculture et la Pêche, ainsi que la Jeunesse et les Sports avec à sa tête Moussa Ag Attaher, ex-porte-parole du MNLA, le Mouvement national pour la libération de l’Azawad, les ministères des Maliens de l'Extérieur et du Travail, et la fonction de porte-parole du gouvernement.
Zeiny Moulaye devient pour sa part, le nouveau chef de la diplomatie malienne. Ce proche du Premier ministre Moctar Ouane, était auparavant, le conseiller diplomatique de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keita.
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Des regrets au sein du M5-RFP
La configuration du gouvernement de transition ne satisfait pas Allaye Bocoum du parti "Solidarité africaine pour la démocratie et l'indépendance" (Sadi), membre du M5-RFP. "Il n’y a personne du mouvement du 5 juin dans ce gouvernement", regrette-t-il dans une interview à la DW.
D'après lui, le mouvement de contestation n'a jamais désigné des représentants au gouvernement.
"Parce que j’ai participé à la dernière réunion du comité stratégique du M5-RFP, il n’était pas question d’envoyer de CV, encore moins proposer quelqu’un d’autre. Maintenant, si des gens qui ont appartenu au M5 ou qui sont au M5 sont devenus ministres, 1,2 ou 3, c’est de leur fait. En tout cas, ce n’est pas du fait du M5. Ils ne sont pas partis au nom du M5 et le M5 n’est même pas au courant de cela à ce que je sache", affirme l'homme politique malien.