« Massacre » à Nzakoun, Centrafrique
11 février 2014Assassinats, lynchages et pillages, c'est depuis plusieurs mois le lot quotidien de nombreux Centrafricains. En dépit de la présence de soldats étrangers sur place, la violence est toujours présente aussi bien dans la capitale Bangui qu'à l'intérieur du pays.
« C'était un massacre »
Les témoins des événements survenus dans le village de Nzakoun parlent d'un véritable massacre. Les faits se sont déroulés dans la nuit du 4 février. Un missionnaire étranger qui était à Ngaoundaye, une localité voisine de Nzakoun, s'est rendu sur place, il raconte « J'ai vu trois maisons, dans une maison il y avait 6 personnes qui sont mortes, dans une deuxième maison il y avait 5 morts, dans la troisième que j'ai vue, trois personnes étaient mortes dedans. C'était un massacre... »
Au total, selon le missionnaire, une vingtaine de personne aurait perdu la vie dans l'attaque du village qui a également été pillé. Des maisons y ont aussi été brûlées d'autres saccagées. Les rescapés ont fui dans la brousse.
Les ex-rebelles séleka mis en cause
Pour le prêtre, il ne fait aucun doute que les auteurs de ces exactions sont les ex-rebelles séleka. Il en veut pour preuve le courrier qu'ils ont envoyé d'avance pour signaler qu'ils passeraient également par le village de Ngaoundaye pour regagner le Tchad.
« Les seleka sont venus à Nzakoun, ils sont restés presque deux jours là-bas et mardi ils ont écrit la lettre, qu'ils ont envoyée dans notre village de Ngaoundaye. Je suis sûr que ce sont eux qui ont fait des massacres là-bas. Ils ont écrit la lettre et ensuite, les voitures, les motos... Ce sont les mêmes qui sont passées par notre village. Après leur passage, ils ont brulé six maisons dans notre village. »
En dépit de l'insécurité les missionnaires n'ont pas souhaité être évacués. Les violences en Centrafrique ont déjà fait près d'un million de déplacés et de réfugiés, sur une population totale de 4,6 millions d'habitants. Elles touchent aussi bien les chrétiens que les musulmans.