Niger : la coordonnatrice de l'Onu sommée de quitter le pays
11 octobre 2023C'est à travers un communiqué que le régime issu d'un coup d'Etat au Niger a donné cet ultimatum de 72 heures à la coordonnatrice de l'Onu, Louise Aubin.
Les militaires au pouvoir, dénoncent les "entraves" mises selon eux par l'Onu, en l'occurrence son sécrétaire général Antonio Guterres, "en vue de contrarier la participation pleine et entière du Niger" à la 78ème Assemblée générale de l'organisation qui a eu lieu en septembre à New York.
Avant de réclamer le départ de la coordonnatrice de l'Onu au Niger, le régime militaire à Niamey avait déjà fait ce reproche au sécrétaire général et avaient dénoncé le refus d'Antonio Guterres de "prendre acte" de la liste officielle des délégués du Niger. Le ministre des Affaires Etrangères, Bakary Yaou Sangaré, qui était avant, le coup d'Etat du 26 juillet, le représentant du pays à l'ONU, n'avait pas été en mesure de prendre la parole lors de l'assemblée générale.
D'autres départs
Avant Louise Aubin, les militaires au pouvoir avaient également réclamé et obtenu le départ de l'ambassadeur de la France à Niamey, Sylvain Itté. Ce dernier a quitté Niamey après plus de trois semaines de bras de fer entre Paris et les militaires qui ont renversé le président Mohamed Bazoum fin juillet. La France a par ailleurs également commencé à retirer ses quelques 1.400 soldats du Niger à la demande du régime militaire.
Ces départs ont lieu alors que la situation sécuritaire du pays est loin d'être stable et que sur le plan humanitaire les populations sont de plus en plus confrontées à des difficultés.
Un quotidien difficile
Selon les Nations unies, les prix des céréales , produit de base dans l'alimentation de nombreux Nigériens (riz, sorgho, maïs, millet) ont augmenté de 12 à 24% depuis le début de la crise politique et des sanctions.
Et les médicaments manquent: "depuis le 19 septembre, le taux de rupture tourne autour de 30 à 55%", selon le secrétaire général de l'Ordre des pharmaciens du Niger, Amadou Seyni Maïga.
Récemment Louise Aubin assurait que l'Onu avait effectué un "plaidoyer qui a permis d'infléchir la position de la Cédéao afin de prendre en compte les besoins humanitaires", mais que "les exemptions humanitaires tardent à se matérialiser".