Pegasus, un logiciel au service de la surveillance d'Etat
19 juillet 2021Des centaines de journalistes, d'avocats, de défenseurs des droits de l'Homme ont été espionnés par des Etats, à l'aide du logiciel de surveillance Pegasus. Fabriqué par l'entreprise israélienne NSO Group, ce logiciel est destiné à l'origine à lutter contre les terroristes, mais le Projet Pegasus, mené par plus de 80 journalistes dans une dizaine de pays différents et coordonné par l'ONG Forbidden Stories avec le soutien d'Amnesty International, révèle les abus de "gouvernements répressifs qui cherchent à réduire au silence" les voix critiques.
Ces révélations sont l'aboutissement de plusieurs années de travail en coopération d'Amnesty International, avec le Citizen Lab, Forbidden Stories.
Dans une vidéo explicative (en anglais) sur le site Digital Violences (Violences numériques), Brian Eno permet aussi sur ce site d'accéder à la banque de données sonore. Ce site est sous-titré: "Comment NSO Group permet le terrorisme d'Etat".
Les défenseurs des droits humains reprochent à l'entreprise privée NSO Group de soutenir la surveillance dans des Etats répressifs pour qui Pegasus est "une arme de choix" qui met "d'innombrables vies en péril" (Amnesty International). Dans sa réponse écrite à Forbidden Stories et citée par Amnesty International, le groupe NSO déclare "nier fermement [...] les fausses accusations" qui résultent de cette nouvelle enquête qui fait suite aux premières révélations de 2019.
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Retour sur l'ampleur d'un scandale international qui n'en est qu'à ses débuts, avec Katia Roux, chargée du plaidoyer Libertés chez Amnesty International France.
Au micro de Sandrine Blanchard, elle commence par expliquer comment fonctionne le logiciel Pegasus. Ecoutez-la ci-contre:
Pour l'instant, sur les trois gouvernements africains cités dans ces dernières révélations (Rwanda, Togo et Maroc), seul le Maroc a réagi aux accusations d'espionnage, qu'il nie.
L'Arabie saoudite fait aussi partie des onze Etats mis en cause par le Projet Pegasus : elle aurait procédé notamment à la surveillance de proches du journaliste Jamal Khashoggi, quelques jours avant et après son assassinat à Istanbul.