Whatsapp et Facebook utilisés pour espionner en Afrique
31 octobre 2019Facebook - le premier réseau social du monde a mis à jour une opération de désinformation qui aurait été menée dans plusieurs pays d'Afrique, à partir de la Russie.
Les pays visés sont notamment la Côte d'Ivoire, la République démocratique du Congo, le Cameroun, mais aussi Madagascar, le Soudan, la Libye ou encore la Centrafrique.
Des comptes de fake news fermés
Facebook a donc repéré des comptes, des pages et des groupes crées depuis la Russie par des entités associées à un proche de Vladimir Poutine, un certain Evgueni Prighozine. Cette même personne avait mené la campagne anti-Clinton et pro-Trump lors de la campagne électorale américaine en 2016.
Cette fois, les pages douteuses sur Facebook, mais aussi Instagram, ont touché directement près d'un demi-million de personnes, qui sont allées consulter ces contenus de désinformation partisane, qui faisaient notamment la part belle à la politique de Moscou en Afrique, tout en critiquant les ambitions de la France et des Etats Unis sur le continent.
Les comptes, pages et groupes concernés, ont été fermées sur Facebook et sur Instagram.
Un appel Whatsapp suffit à Pegasus
Quant à l'application de messagerie WhatsApp, détenue par Facebook, elle a de son côté annoncé avoir déposé plainte contre NSO Group, une société israélienne à la réputation sulfureuse, et spécialisée dans les logiciels d'espionnage.
L'entreprise est notamment accusée d'aider des gouvernements à épier des militants et des journalistes. Dans cette affaire, de nombreuses personnalités rwandaises auraient été visées par le logiciel espion Pegasus. Lorsqu'un smartphone est infecté par Pegasus, on peut quasiment le commander de l'extérieur.
Amnesty International qualifie NSO Group d'"entreprise incontournable pour les violeurs des droits humains" et appel à agir pour "obtenir justice pour les défenseurs des droits humains victimes de logiciels malveillants".
Whatsapp, une arme de lutte contre les opposants?
Et en Ouganda aussi, WhatsApp serait utilisé pour espionner des opposants au régime Museveni. L'ONG Freedom House a noté récemment un "fort sentiment que la surveillance s'est étendue ces dernières années" dans le pays. Une impression qui devrait être renforcée par le fait que la police ougandaise a annoncé vouloir utiliser les groupes WhatsApp pour lutter contre la criminalité à Kampala, la capitale.