Polémique autour de la livraison d'armes
21 août 2014Un soutien militaire aux Kurdes constituerait une première pour l'Allemagne, qui par principe a toujours évité de livrer des armes à des parties en conflit. Et de nombreuses voix reprochent au gouvernement de d'avoir contourné son obligation de passer par un vote du Parlement. Des accusations que rejette Philipp Missfelder, député de l'union chrétienne-sociale :
"Bien sûr, je ne remets pas en question la légitimité du corps législatif. Mais le Bundestag a déjà voté des lois allant dans ce sens. Nous avons déjà eu ce le même débat quand il était question d'interventions militaires à l'étranger. Nous avons aussi des décisions de la Cour constitutionnelle qui vont dans le même sens. Donc je ne vois vraiment pas à quoi ça rime de toujours mettre des obstacles au gouvernement pour agir. Si la majorité gouvernementale est pour, on peut confier le vote à un groupe de travail. Mais je suis contre un vote en séance au Parlement " Les partis de la Grande coalition s'efforcent de rassurer les plus inquiets. Notamment ceux qui craignent que le matériel militaire livré par Berlin tombe aux mains des organisations terroristes kurdes de l'autre côté de la frontière, telles que le PKK. Un politicien kurde de premier plan, Rowsch Shaways, vice-premier ministre irakien, tient à dissiper des inquiétudes qu'il juge sans fondement :
"En réalité il n'y a aucune collaboration directe entre le gouvernement du Kurdistan irakien et le PKK. Nous avons seulement des réfugiés du PKK dans certaines régions. Il y a aussi quelques soutiens du PKK au Kurdistan irakien. Mais tout cela est très peu significatif. Et par ailleurs, le Kurdistan irakien est doté d'un gouvernement, conformément à la Constitution irakienne. Le gouvernement kurde s'est toujours opposé aux organisations terroristes. Tout le monde le sait ".
Pour Rowsch Shaways, le soutien de l'Europe aux combattants kurdes fait également débat à Bagdad. Selon lui, le gouvernement central irakien voit d'un mauvais œil un trop net renforcement des Peshmergas, au service d'un Kurdistan qui aspire à l'indépendance.