Un lourd prix à payer en Crimée
7 mars 2014La crise en Crimée donne lieu à un match entre commentateurs dans la tageszeitung. L'un est pour le compromis, l'autre y est opposé. Le premier estime que l'annexion de fait de la Crimée par la Russie est un affront. Le changement de frontières peut avoir des conséquences dramatiques, rappelons-nous de la Yougoslavie, écrit-il. Si l'Ukraine devient plus petite et Vladimir Poutine, le président russe, plus fort, c'est cher payé. Mais ce sera toujours mieux que d'avoir la guerre, qu'il faut à tout prix éviter. Un référendum sur l'avenir de la péninsule ukrainienne serait un bon compromis entre les deux parties.
En revanche, pour le second commentateur de la tageszeitung, accepter la doctrine impérialiste de la Russie sur les anciennes Républiques soviétiques, c'est encourager le conflit. Les plus grands massacres du 20ème siècle en Europe se sont déroulés lorsque des despotes ont voulu réunir des populations ethniquement homogènes. Mais dessiner de nouvelles frontières, séparer les populations, cela n'a pas résolu des conflits. Au contraire, écrit-il, cela a favorisé les nettoyages ethniques, comme en Bosnie-Herzégovine il y a 20 ans.
Die Welt rappelle que le rideau de fer appartient au passé, que Poutine le veuille ou non. Et c'est à l'Europe de montrer, grâce à l'argent promis, qu'elle soutiendra le mouvement pour la démocratie en Ukraine.
La Süddeutsche Zeitung s'interroge pour sa part sur le budget militaire de la Chine, qui augmente d'année en année, mais pourquoi ? Les pays voisins sont nerveux à la vue de cette évolution. Pourtant, le budget dévolu à l'armée reste encore bien inférieur à celui des Etats-Unis. Pékin ferait mieux de s'occuper des problèmes qui ont lieu à l'intérieur de ses frontières, plutôt que de regarder vers l'extérieur. Car c'est dans le pays que se trouve le plus grand potentiel de crise, estime le journal de Munich, entre la destruction de l'environnement et les failles du système social.
Dans son discours, le chef du gouvernement chinois a parlé de défendre la souveraineté de la Chine, sa sécurité et ses intérêts. Un discours énergique de ce type, cela n'est pas encore dramatique, note la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Mais augmenter le budget de l'armée de 12%, cela donne un tableau inquiétant. Or, cette région de l'Asie aurait besoin de plus de calme.