Moins forts mais toujours dangereux ?
2 juillet 2013Selon des experts des Nations unies, le Mouvement du 23 mars, communément appelé M-23, et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) seraient très affaiblis par des tensions internes et des désertions.
Dans ce rapport provisoire transmis au mois de juin 2013 au Conseil de sécurité de l'ONU, les experts de l'ONU expliquent que le M23 s'est affaibli suite aux combats qui ont opposé dans le courant du mois de mars deux camps rivaux du groupe et suite auxquels de nombreux combattants ont déserté. La rébellion ne compterait actuellement que 1.500 membres et aurait de la peine à contrôler le territoire qu'il occupe. Quant aux FDLR, cette rébellion souffrirait des mêmes maux que le M23, selon l'équipe d'experts.
Insécurité persistante
Contacté au téléphone dans le Nord-Kivu, l'activiste de la société civile Omar Kavota dit ne pas partager ce constat :
« Le M23 se renforce par des troupes rwandaises qui traversent la frontière. Il bénéficie des renforts des troupes ougandaises. Il vient tout récemment de bénéficier d'un important renfort d'un groupe terroriste, les "el shebab" qui sont spécialistes en artillerie et en guerilla urbaine. S'agissant des FDLR, ils continuent à entretenir une administration parallèle. Donc il serait inadmissible aux yeux de la population du Nord-Kivu qu'on affirme que ces deux groupes se sont affaiblis pendant que la dangerosité reste la même. »
Le document mentionne par ailleurs que le M23 continuerait de recevoir un soutien, fut-il léger, depuis le Rwanda. Ce qui relance la question de la participation de certains États de la région aux troubles dans l'est de la RDC.
Obama interpelle les voisins de la RDC
Lors de son passage en Tanzanie, le président américain Barack Obama, amené à expliquer le rôle des États-Unis dans la stabilisation de l'est congolais, a appelé les pays voisins de la RDC à cesser de soutenir les rebellions actives dans la région :
« Les États-Unis n'ont pas vocation à imposer des solutions à l'Afrique. Nous voulons travailler avec les Africains pour trouver des solutions à l'insécurité et aux problèmes régionaux. Les pays voisins du Congo doivent cesser de financer les groupes armés qui déstabilisent le Congo. Et nous sommes prêts à soutenir toute initiative allant en ce sens. »
Afin de lutter contre les groupes rebelles, une brigade d'intervention de l'ONU est déployée dans l'est de la RDC. La Tanzanie en est le plus gros pourvoyeur de soldats.