Tshisekedi proclamé par la cour, Fayulu contre-attaque
20 janvier 2019C’est aux alentours de minuit trente dans la nuit de samedi à dimanche (20.02.2019) que la cour a rendu son verdict : Félix Tshisekedi confirmé 5ième président de la République. Aussitôt annoncé, des cris et des chants ont éclatés au sein du Palais de justice où la cour rendait sa décision. Retransmise en direct sur la Radio Télévision Nationale Congolaise, cet avis de la cour était attendu depuis quelques jours par les Congolais.
Des Congolais venus nombreux aux abords du Palais de justice de Kinshasa dans l'après-midi et qui avaient fini par rentrer chez eux suite à la longue attente qui a précédé l’annonce de la cour. Parmi ceux qui étaient présents près de la cour constitutionnelle, on note la présence d’une centaine de militants venus soutenir Félix Tshisekedi et qui entonnaient des chants et sifflaient dans la rue en face du Palais de justice à quelques mètres du ministère des affaires étrangères. C’est vers 23h passées que l’audience a été retransmise sur la chaîne nationale congolaise après de longues heures d’attente et d’incertitude.
Requêtes déclarées recevables mais jugées non-fondées
Peu de temps après que la cour ait annoncé qu’elle déclarait recevables mais non-fondées les requêtes introduites par les avocats de Martin Fayulu, les personnes présentes à la cour qui étaient majoritairement acquise au camp Tshisekedi ont laissé éclater leur joie. C’est le cas de Maître Mpoy qui était présent dans la salle: "La cour a véritablement dit le droit, elle a fait justice à la requête du candidat perdant", dit-il. "On aurait pensé qu’elle allait suivre totalement l’équipe qui a défendu et qui a argumenté sur l’irrecevabilité. Mais la cour a été très juste, elle a reçu la requête, elle l’a examinée dans tous ses moyens et heureusement elle a trouvé que cette requête n’était pas du tout fondée."
Dans le camp Fayulu, le ton était beaucoup plus grave. Les quelques avocats qui sont sortis de la salle tout juste après le prononcé de la cour n’ont pas souhaité accorder d’entretien à la presse. C’est le cas notamment de Maître Jeannette Mushiya. "L’affaire est publique, bien sûr, l’audience a été publique mais nous, les avocats ici, nous ne pouvons pas communiquer avant que la dynamique de l’opposition qui a présenté le candidat Martin Fayulu ne donne sa propre communication."
Fayulu se déclare le président légitime
Une communication qui n’a pas tardé à se faire entendre. Une demie heure après la fin de l’audience, Martin Fayulu a convoqué un point de presse à son hôtel Fayden House dans la commune de la Gombe. Pendant la conférence de presse, il a déclaré "qu’il se considère désormais comme le seul président légitime de la RDC" avant de poursuivre en demandant au peuple congolais de se prendre en charge en organisant des manifestations pacifiques partout sur le territoire national en vue de défendre sa souveraineté.
Une souveraineté dont il sera certainement question la semaine prochaine lors de la visite de la haute délégation de l’Union Africaine attendue lundi à Kinshasa et conduite probablement par le président rwandais Paul Kagame, président en exercice de l’UA. Vendredi, l'UA avait émis des "doutes sérieux" sur les résultats donnés par la CENI et avait exigé la "suspension" de la proclamation des résultats électoraux. Une décision qui avait surpris plus d'un.