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Le Soudan entre inquiétude et espoir

5 janvier 2022

Certains estiment que la démission du Premier ministre permettra aux forces pro-démocratie de s'unir. D'autres craignent que l'armée en sort renforcée.

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Manifestation contre le pouvoir militaire au Sudan le 4 janvier 2022.
Manifestation contre le pouvoir militaire au Sudan le 4 janvier 2022.Image : AFP

Les manifestations contre le pouvoir militaire en place au Soudan continuent en dépit de la répression. Les Soudanais étaient de nouveau dans les rues ce mardi (02.01) pour réclamer un pouvoir civil. Des manifestations deux jours après la démission, dimanche (02.01) du Premier ministre Abdalla Hamdok. Les militaires sont donc seuls aux commandes, ce qui fait craindre un retour à la dictature. 

A (re)lire aussi : Démission du Premier ministre soudanais

Un pari raté

Des manifestations réprimées qui ont fait au moins une cinquantaine de morts, internet coupé… la situation au Soudan reste tendue et la démission du premier ministreAbdalla Hamdok est loin d'avoir permis de calmer les esprits.

De l'avis de certains analystes, il ne s'agit que de la dernière étape d'un va-et-vient politique de plus en plus inquiétant, alors que les forces civiles et militaires se bousculent pour le contrôle du pays.

Le premier ministre Abdalla Hamdock lors d'un point de presse en 2020 à Khartoum.
Le premier ministre Abdalla Hamdock lors d'un point de presse en 2020 à Khartoum.Image : Mohamed Khidir/Xinhua/Imago Images

En rendant son tablier, le désormais ex-Premier ministre disait vouloir mettre un terme à la violence.

Un pari raté selon Christine-Felice Röhrs, directrice de la Friedrich Ebert Stiftung à Khartoum.

"Hamdok n'avait plus vraiment le choix, il faut le dire. Après son accord avec l'armée le 21 novembre, il a déclaré qu'il revenait pour empêcher l'effusion de sang dans les rues lors des manifestations anti-militaires. C'était l'une de ses raisons et il n'y est manifestement pas parvenu", explique-t-il.

A (re)lire aussi : Soudan : les manifestants sont déterminés

Des interrogations

A présent, la question est de savoir ce qui va se passer maintenant. Certains craignent que ce soit le début de la fin de la transition démocratique au Soudan et que les militaires prennent tout le pouvoir par la force en nommant un nouveau Premier ministre de leur choix. D'autres voient la démission d'Abdalla Hamdok comme un élément positif, un moyen d'unir les forces pro-démocratie.

Ecoutez l'audio

Theodore Murphy est le directeur du programme Afrique au Conseil européen des relations étrangères. Selon lui, il faudra faire attention à la forme que doit prendre le nouveau gouvernement qui doit être formé.

"Premièrement, je pense que nous devrions avoir une sorte de gouvernement conjoint comprenant des militaires et des civils. C'est déjà controversé, comme vous le savez, le mouvement de protestation a intensifié ses demandes au cours des derniers mois, appelant l'armée à se retirer complètement. Mais je ne pense pas que la communauté internationale considérera cela comme réaliste, alors elle fera pression pour trouver un moyen de reconstituer le partenariat d'origine", précise Theodore Murphy.

En attendant, il semble que le Soudan soit de nouveau à la case départ, de retour "en mode révolution" et les Soudanais ignorent pour le moment où cela va les mener.

DW Französisch Carole Assignon
Carole Assignon Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique