Plus de 840 millions d'euros d'aide promis au Soudan
15 avril 2024Famine, manque de médicaments, violences sexuelles massives, massacres ethniques à grande échelle et exécutions, pillage de marché et de stocks alimentaires c’est la situation que décrit Jacky Mamou, président de l'association Urgence Darfour. Il espère qu’avec ces donations, la priorité sera donnée à l’aide alimentaire.
"Evidemment, parce que s’il n’y a rien à manger, il n'y aura pas d'avenir. Donc l'aide alimentaire est très, très importante. On dit qu'il y a 18 millions de personnes qui sont en situation d'insécurité alimentaire et 730 000 enfants souffrent de malnutrition aigüe. Essayer de soutenir ce qui reste du système de santé est très important également."
Couloirs humanitaires pour acheminer l'aide
La conférence de Paris veut aussi coordonner les initiatives de médiation pour mettre fin à la guerre. A défaut d’un retour à une paix immédiate, Jacky Mamou espère "au moins un cessez-le-feu, pour permettre à l'aide humanitaire de se développer sans entraves, puisqu'elle est entravée continuellement par les deux belligérants. Pas seulement sécuritaire, il y a des entraves administratives. Le gouvernement du Soudan ne laisse pas passer les humanitaires, il ne donne pas les autorisations."
Les corridors sont nécessaires "pour faire passer l'aide humanitaire parce que l'aide ne doit pas s'exercer seulement à l'intérieur du Soudan, elle doit aussi s'exercer dans les pays où il y a des millions de réfugiés. On dit qu'il y a 4 millions de réfugiés au Tchad, en République centrafricaine, au Soudan du Sud, en Égypte", ajoute le président de l'association Urgence Darfour.
"Les enfants souffrent"
En effet, les pays qui accueillent des Soudanais ayant fuient les combats peinent aussi à les prendre en charge.
"Nous souffrons de beaucoup de choses, mais la chose la plus importante, ce sont les enfants. Les enfants souffrent. Les enfants ont besoin de lait, de couches. Les enfants ont besoin d'un abri et de chaleur. Nous souffrons également d'un manque de médicaments et nous avons des maladies chroniques", témoigne Afaf. Elle a pu se refugier au Soudan du Sud avec ses enfants.
Certains, comme Talha, ont décidé de revenir au Soudan, malgré le danger, après des mois de clavaire en Egypte.
"La maison la moins chère coûte 500 EGP (10,29 dollars) par jour en Égypte. On arrive à peine à avoir un repas ou un repas et demi par jour. Les gens commencent à rentrer, je suis l'un de ceux qui ont décidé de ne pas rester plus longtemps, j'ai donc rassemblé mes affaires et je suis rentré chez nous", confie le père de famille.
La crise alimentaire au Soudan pourrait être "la plus grande jamais connue", selon le Programme alimentaire mondial.