Les enfants souffrent de la malnutrition sévère à Adré
27 juin 2024Au Tchad, les familles de rescapés venus de l'autre côté de la frontière vivent dans le plus grand dénuement et des efforts supplémentaires restent à fournir pour répondre à cette crise majeure, en particulier en termes d’aide alimentaire d’urgence.
Depuis le début de l'année, ils sont environ 14 000 enfants malnutris pris en charge dans les différents programmes ambulatoires à Adré et dans les camps alentours.
Beaucoup de cas de malnutrition aiguë
Plusieurs enfants ont été hospitalisés dans un état grave dans le centre d’Adré, depuis le mois de mars : ils souffrent de malnutrition aigüe sévère et de ses complications.
"Ces trois derniers mois, nous avons enregistré 3 000 patients aux urgences. Il y a eu environ 1 200 personnes qui ont été hospitalisées. Donc ça fait à peu près 42% des patients. Et parmi ces 1.200 personnes, environ 45 % souffrent de malnutrition aiguë sévère et 32% sont des cas de pédiatrie" explique à la DW le docteur Dieudonné Kouamegni.
Hayat Moustapha, 22 ans, est la mère d’un bébé de 7 mois. Elle a passé trois semaines dans ce centre de prise en charge des enfants atteint de malnutrition aiguë.
"Si on n'était pas venues ici, j'aurais perdu ma fille. Après trois semaines de traitement elle va nettement mieux. Dans deux jours nous allons rejoindre les autres au camp" assure-t-elle tout en remerciant le personnel soignant.
Intensifier l'aide
Pour Jérôme Fritsch, pédiatre, la gravité de la situation appelle une intensification significative de l’aide nutritionnelle et alimentaire en faveur de ces réfugiés.
"Nous avons actuellement une augmentation des cas de malnutrition aiguë sévère puisque nous sommes à la fin de la saison sèche et que toutes les récoltes de l'année dernière ont été consommées. Ce qui entraîne une augmentation des prix de la nourriture. A savoir également que le Darfour est le grenier de la région et la guerre qui fait rage depuis plus d'un an a entraîné une diminution de récoltes. Deuxième point, nous sommes au début de la saison des pluies qui va entraîner un pic de paludisme et les enfants mal nourris souffrent également de paludisme" explique-t-il.
Ces enfants réfugiés sont vulnerables à plusieurs maladies, telles que les infections respiratoires aiguës, la rougeole ou la gale.