Un Conseil européen très chargé
10 décembre 2020"Ce sommet s'annonce difficile", a reconnu d'emblée Charles Michel, le président du Conseil européen.
Oui mais "beaucoup de travail a été effectué en amont", a tenu à préciser Angela Merkel à son arrivée à Bruxelles pour ce dernier Conseil de l'Union européenne sous présidence allemande.
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La chancelière allemande considère ce sommet comme un test de "la capacité de l'Union européenne" et de ses dirigeants à trouver des terrains d'entente sur plusieurs dossiers particulièrement compliqués, comme l'a tweeté le porte-parole du gouvernement Merkel:
Plan de relance post-Covid
La Banque centrale européenne va rehausser à 1,85 billions d'euros (un peu moins de deux mille milliards d'euros) son aide d'urgence aux Etats pour répondre à la crise induite par le coronavirus. Ce qui donne un peu plus de licence aux gouvernements de s'endetter pour investir là où c'est nécessaire.
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Cela a peut-être fini de convaincre les dirigeants de s'accorder sur le plan de relance de l'après-pandémie, à hauteur de 750 milliards d'euros. Charles Michel annonce ce soir qu'un accord a été trouvé après plusieurs semaines de stagnation.
Tous les gouvernements sont d'accord pour coordonner leur action contre le coronavirus, afin d'éviter une troisième vague de contaminations et permettre une vaccination de masse dans les prochains mois.
Un budget à l'arrêt
Le budget pluriannuel de l'Union européenne pour 2021 à 2027 (1.074 milliards d'euros) reste néanmoins bloqué par le veto de la Hongrie et de la Pologne.
Les deux gouvernements sont opposés au mécanisme qui prévoit de conditionner les aides européennes au respect de l'Etat de droit. Varsovie et Budapest dénoncent des "injonctions idéologiques".
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Toutefois, un accord préliminaire a été trouvé qui permettrait aux Etats de saisir la Cour européenne de justice sur la légalité dudit mécanisme avant qu'il ne soit appliqué, ce qui retarderait les procédures de plusieurs mois.
Si la Hongrie et la Pologne acceptent de lever leur veto, le plan de relance post-Covid-19 et le budget européen pourraient être adoptés d'ici demain à Bruxelles.
Pas d'avancée sur le Brexit
Un des autres dossiers qui s'invitent à Bruxelles, c'est encore le Brexit. Les négociations avec Londres ne sont pas terminées sur les modalités qui régiront les relations entre le royaume et le reste du continent après sa sortie définitive de l'Union européenne.
Dimanche sera atteint le prochain délai fixé aux négociations entre Bruxelles et Londres. Le dîner d'hier soir [9 décembre] entre le premier ministre britannique, Boris Johnson, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a surtout mis en valeurs les divergences de vue qui persistent.
A la fin de l'année civile, soit les négociations auront abouti à un accord, soit le Royaume-Uni reste sur un "No deal". C'est cette dernière solution, de non-accord donc, que Boris Johnson estime ce jeudi soir "fort possible".
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Le climat en discussion
Difficile pour les Vingt-sept de s'accorder aussi sur le climat. La Commission suggère une réduction "d'au moins 55%" des émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990. Soit un objectif plus ambitieux que celui d'une réduction de 40% actuellement.
Sur le fond, les gouvernements n'y sont pas opposés mais ils ne sont pas d'accord sur le moyen d'atteindre cet objectif. La Pologne, très dépendante économiquement de l'exploitation du charbon, refuse que des limites nationales soient fixées aux pays en fonction de leur PIB.
Une possibilité de contourner un nouveau veto polonais serait de fixer un seuil global pour l'ensemble de l'Union européenne.
Quelles relations à la Turquie ?
La Turquie ne fait pas partie de l'Union européenne mais elle en est la voisine. Un pays de taille, situé de façon stratégique, et qui entretient des relations d'intensités différentes avec les Etats membres de l'UE.
Ainsi, l'exploration gazière menée par Ankara en Méditerranée, dans des zones que la Turquie se dispute avec la Grèce et Chypre, ont froissé l'UE.
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Mais si certains Etats brandissent la menace de sanctions depuis le mois d'octobre, d'autres comme l'Allemagne, l'Italie ou la Pologne ne souhaitent pas aller jusque-là pour ne pas mettre à mal leur partenariat avec le pays qui est, qui plus est, également membre de l'Otan, donc un allié militaire.
Les dirigeants européens peuvent s'accorder sur des sanctions ciblées, sur la base d'une liste de personnes visées.
Et le terrorisme
La France, l'Allemagne et l'Autriche ont été frappées ces derniers mois par de nouveaux attentats djihadistes. La lutte contre le terrorisme reste donc d'actualité.
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Les Vingt-Sept veulent un dispositif contraignant qui oblige les plate-formes internet à effacer, "dans l'heure" suivant leur saisie par l'UEk certains contenus postés en ligne sous peine de lourdes amendes.
La France propose également de renforcer les contrôles aux frontières extérieures de l'espace Schengen.