Vives critiques contre la Monusco en RDC
22 novembre 2012Depuis la chute de Goma, les soldats onusiens sont en effet l'objet de virulentes critiques de la part des Congolais. Des manifestations spontanées ont été organisées dans plusieurs villes pour dénoncer leur inertie face aux rebelles du M23. Les camps de la Monusco ont été pris pour cibles à Bunia et à Bukavu dans l'est du pays mais aussi à Kisangani, dans le centre-est. Les Congolais ont du mal à s'expliquer l'inaction des casques bleus face aux rebelles du M23. Mais, pour le politologue congolais Mwayila Tschembe, il importe de préciser certaines choses :
« Il ya une ambiguïté dans le mandat des casques bleus au Congo. La Monusco n'a pas eu de mandat pour faire la guerre en RDC. Les Congolais ont refusé que leur pays soit mis sous la tutelle de l'Onu au nom de la souveraineté nationale. Et dans le mandat actuel de la Monusco, il est dit que ce sont les forces congolaises qui assurent la défense nationale mais que les casques bleus doivent participer à la protection de la population civile. C'est donc clair. »
La mission de la Monusco, comme le dit le Professeur Mwayila Tschembe, consiste surtout à protéger la population civile et le personnel humanitaire. Mais sur ce plan également, les casques bleus sont accusés de ne pas faire grand-chose face aux violations massives des droits de l'homme dans l'est du pays. Plusieurs rapports d'ONG de défense de droits de l'homme accusent en effet les différents groupes armés d'exactions de tout genre au nez et à la barbe des soldats de l'Onu.
Renforcer le mandat de la Monusco
La question de la révision du mandat de la Monusco devrait être débattue dans les prochains jours au Conseil de sécurité de l'Onu. Tirant les leçons des faiblesses de la mission onusienne dans la crise congolaise, les ministres français et belge des Affaires étrangères vont soutenir aux Nations-unies un projet de résolution sur le renforcement du mandat des casques bleus déployés au Congo. Pour Laurent Fabius, il est notamment inconcevable que cette mission qui compte près de 20 mille hommes, dont 6700 dans le Nord-Kivu, pour un coût estimé à plus d'un milliard de dollar par an, ne soit pas en mesure d'arrêter une rébellion. Pour lui donc, il faut revoir le mandat de la Monusco.
Mais, même avec un mandat plus robuste, que pourront faire les casques bleus, si les soldats congolais que l'on sait mal formés, peu disciplinés et sous-équipés refusent eux-mêmes de se battre et bradent parfois leurs armes à des groupes rebelles. A cela, il faut ajouter la défaillance même de l'Etat congolais. Un Etat qui a du mal à démobiliser la centaine de groupes armés qui ont élu domicile dans l'est du pays.