Au Soudan, une fête de l’Aïd en pleine guerre civile
28 juin 2023Le regain de tension au Soudan intervient alors que la communauté musulmane s’apprête à célébrer l'Aïd al-Adha et à cette occasion, les deux généraux rivaux, Abdel Fattah al-Burhane et Mohamed Hamdane Daglo, ont fait chacun une annonce.
A Khartoum, les combats entre l'armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les Forces de soutien rapide, les FSR, du général Mohamed Hamdane Daglo, se concentrent désormais autour des bases militaires.
Depuis le 15 avril, les soldats des FSR sont déployés dans les quartiers résidentiels où il ont établi leurs bases.
De son côté, l'armée tente de jouer de son principal atout : les airs, qu'elle contrôle seule, sans que son infanterie ne parvienne toutefois à prendre pied dans l'immense ville traversée par deux bras du Nil.
A l'occasion de la fête de l'Aïd, les deux généraux ont adressé un message à la nation.
Pour le général Burhane, il était surtout question d’appeler tous les jeunes du pays et ceux qui peuvent le défendre à rejoindre les unités militaires.
De son côté, le général Daglo a saisi l’occasion pour répondre aux accusations de l’Onu de crimes contre l’humanité et de guerre ethnique au Darfour.
Liberation de détenus par le général Daglo
Il y a deux jours, le général Daglo a annoncé qu’à l’occasion de la fête de l'Aïd, il allait relâcher une centaine de prisonniers de guerre, c’est ce que nous explique en détail Yousif Azzat, l’un de ses conseillers.
"Il en a libéré une centaine qui appartiennent à l’armée régulière. Il s’agit de personnes capturées et détenues pendant les combats à Khartoum. Ceci n’est que le début. Il y a aussi une poignée de civils qui ont coopéré avec les services secrets de l’armée, ils ont travaillé avec les services et ont été capturés."
Youssif Izzat précise également à la Deutsche Welle que "le comité travaille encore sur la possibilité de les libérer. Tout ceci pour illustrer que la guerre n’est pas un choix."
Des milliers de déplacés menacés par la saison des pluies
Au total, depuis le début du conflit en avril, plus de deux millions de personnes ont été déplacées au Soudan, tandis que 600.000 autres ont fui le pays, principalement vers l'Egypte au nord et le Tchad à l'ouest.
L'Onu et les humanitaires disent manquer de fonds et mettent en garde : la saison des pluies, de juin à septembre, met en péril leur capacité d'action alors que 25 millions de personnes ont besoin d'aide humanitaire pour survivre.