Centrafrique : chronologie d'une crise
14 janvier 20142013
- 24 mars : la coalition rebelle Séléka prend le contrôle de Bangui au terme d'une offensive éclair. Le président François Bozizé fuit au Cameroun voisin. Le chef de file de la Séléka, Michel Djotodia, s'auto-proclame président par intérim
- 25 mars : l'Union africaine suspend la République centrafricaine et la France, l'ancienne puissance coloniale, condamne le coup de force des insurgés
- 31 mars : le chef de l'Etat forme un gouvernement dans lequel il s'approprie le ministère de la Défense
- 19 juillet : l'Union africaine annonce l'envoi en RCA d'une force de paix de 3.600 hommes pour contribuer à pacifier le pays, où MSF met déjà en garde contre une situation humanitaire est chaotique
- 29 août : la RCA est au bord de l'effondrement, des milliers de civils se réfugient à l'aéroport international de Bangui pour fuir les attaques d'éléments de la Séléka
- Début septembre : des combats entre partisans de François Bozizé et des hommes de la Séléka font plus de 70 morts dans la région de Bossangoa, à 300 km au nord de la capitale
- 14 septembre : Michel Djotodia dissout la Séléka sur l'ensemble du territoire national
- Début octobre : la police et l'évêque de Bangassou, dans l'est du pays, rapportent que des affrontements entre chrétiens et musulmans ont fait 14 morts en quelques jours
- 13 octobre : en visite à Bangui, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius annonce l'envoi de troupes françaises supplémentaires en Centrafrique d'ici la fin de l'année
- 29 octobre : le Conseil de sécurité de l'Onu approuve l'envoi de troupes en RCA; un représentant des Nations unies estime que la moitié des 4,6 millions d'habitants ont besoin d'aide
- 19 novembre : des milliers de villageois fuient de nouveaux affrontements dans le centre-ouest du pays entre la Séléka, composée majoritairement de musulmans, et des milices d'autodéfense chrétiennes baptisées "anti-balaka"
- 1er décembre : Michel Djotodia dément que son pays se trouve au bord d'un génocide et d'une guerre civile entre communautés religieuses
- 3 décembre : une attaque fait au moins douze morts et une trentaine de blessés à Boali, ville située à une centaine de km au nord-ouest de Bangui, annonce la mission des Nations unies.
- 5 décembre : des affrontements entre ex-Séléka et anti-Balakas font une vingtaine de morts et plusieurs dizaines de blessés à Bangui. Les troupes françaises se déploient sur les principaux axes de la capitale. Le Conseil de sécurité donne un mandat de six mois aux troupes françaises et à la Misca pour rétablir la sécurité
- 6 décembre : lancement de l'opération "Sangaris". L'opération conjointe des forces africaines et françaises en Centrafrique doit rétablir la sécurité dans le pays
- 20 décembre : Les humanitaires engagés en Centrafrique affirment faire face à un "véritable défi logistique". L'hôpital communautaire de Bangui peine à faire face à l'afflux de blessés
2014
- 6 janvier : un mois après le lancement de l'opération Sangaris, la Centrafrique est toujours en proie aux violences interreligieuses
- 10 janvier : le président par intérim Michel Djotodia démissionne sous la pression des dirigeants de la CEEAC réunis en sommet à N'Djamena. Il part pour le Bénin, pays qui entretient des relations privilégiées avec la RCA.
- 14 janvier : le Conseil national de transition se réunit pour désigner un successeur à Michel Djotodia
- 20 janvier : Catherine Samba-Panza est élue à la tête de la République centrafricaine
- 28 janvier : l'Onu adopte une résolution autorisant le déploiement de 500 militaires européens en RCA et prévoit des sanctions pour les auteurs de violences.
- 7 février : le lynchage d'un homme accusé d'être un membre de la Séléka en pleine cérémonie publique à Bangui choque l'opinion internationale
- 10 février : le commandant de l'opération Sangaris durcit le ton envers les miliciens anti-balaka après de multiples exactions contre la population musulmane
- 16 février : une vaste opération de désarmement des anti-balaka est lancée
- 28 février : Deuxième visite du président François Hollande depuis le déclenchement de "Sangaris" dont les effectifs ont été portés à 2.000 hommes.
- 3 mars : L'ONU recommande le déploiement de près de 12.000 Casques bleus.
- 11 mars : Une Commission internationale chargée d'enquêter sur les violations des droits de l'Homme arrive sur place à Bangui.
- 14 mars : Lancement des travaux en vue de la rédaction d'une nouvelle Constitution. Le couvre-feu à Bangui est allègé. Les combattants de la Séléka sont quasiment neutralisés mais en province les exactions se poursuivent.
- 19 mars : L'opération militaire européenne en Centrafrique, qui devait initialement démarrer cette semaine est retardée. Une centaine de soldats manquent pour couvrir des fonctions à la fois de soutien médical, de transport, de manutention et d'aide au déploiement.
- 21 mars : Des anti-balaka se sont dits prêts à déposer les armes et "à aller à la réconciliation avec les musulmans" au cours d'une rencontre à Bangui avec la ministre centrafricaine de la Communication et de la Réconciliation
- 25 mars : Une nouvelle flambée de violences fait une soixantaine de tués à Bangui
- 10 avril : Le Conseil de sécurité autorise le déploiement de 12.000 Casques bleus, qui formeront la Minusca
- 16 avril : Le Tchad achève le retrait de son contingent au sein de la Misca, décidé après que l'ONU eut accusé les soldats tchadiens d'avoir tiré sur des civils à Bangui (au moins 24 morts). N'Djamena avait dénoncé une "campagne malveillante".
- 26 avril : 22 morts, dont trois employés de Médecins sans frontières (MSF), dans une attaque, attribuée à d'ex-rebelles, d'un centre de soins dans le Nord-Ouest.
- 27 avril : Environ 1.300 musulmans réfugiés en périphérie de Bangui sont escortés par la Misca vers le Nord.
- 30 avril : La force de l'Union européenne, l'Eufor-RCA, se déploie sur l'aéroport de Bangui. Composée de 200 hommes, elle doit en compter 800 à terme.
- 28 mai : Au moins 17 morts dans une attaque, à la grenade et à l'arme automatique, de l'église Notre-Dame de Fatima à Bangui, où étaient réfugiés des milliers de déplacés.
- 29 mai : le Premier ministre André Nzapayéké dénonce "un complot" de la part "d'hommes politiques très proches du pouvoir" qui serait à l'origine du dernier regain de violences.
- 1er juin : la présidente de transition Catherine Samba Panza impute les violences à Bangui à des manipulations "politiques"